Il faut vivre des expériences nouvelles à tout âge. Je viens d'expérimenter le tourisme de masse turc !
En voici la recette (vous m'en direz des nouvelles !) :
Ingrédients :
Un prospectus alléchant pour un beau pays
Un prix imbattable (enfin au moins aligné sur les autres promos du même genre)
Un numéro de téléphone personnalisé
Un appareil photo pour chaque voyageur (indispensable car c'est un plat qui se déguste vite)
1. Inondez TOUTE la presse nationale d'une "invitation réservée à nos abonnés". La caution du journal préféré rassure le chaland.
Dans notre exemple, MARIANNE, LE MONDE, LE NOUVEL OBS', TÉLÉRAMA, GÉO, TÉLÉ SEPT JOURS, NICE-MATIN, LA VOIX DU NORD et bien d'autres ont reçu cette offre "personnalisée". Pas SUPER-PICSOU, je crois. Mais je n'en suis pas sûr.
2. Réservez un numéro de téléphone spécial où on répondra "Allô, ici Marianne" ou "Allô, ici Télérama". En réalité, ce sera parfois la même personne au bout du bigo.
3. Facilitez le règlement. Pas grave si la compagnie de charter n'est pas la même que celle annoncée, on n'a plus le temps, là, mon pote.
4. Une fois sur place, pas question que vos touristes s'égaillent dans la nature ; parquez-les à 104 km de la ville, avec les autres touristes, allemands, russes et coréens. Dans un très bel hôtel 5 étoiles si possible. Pas gênant si certaines chambres donnent sur un chantier, il faut bien construire de nouveaux hôtels encore afin que toute la côte enfin bétonnée puisse ressembler à la Costa Brava. Soignez la cuisine, en forme de buffet (la vieille recette du Club Med' : même si ce n'est pas extraordinaire, au moins c'est à volonté)
5. Choisissez un bon guide parlant parfaitement le français et sachant défendre les immenses qualités de son pays.
6. Tenez vos touristes : Konya-le-musée, c'est 1 h et demie (sans rien voir de la ville) ; le caravansérail, c'est 30 mn, les habitations troglodytiques fabuleuses, balade d'une heure, etc. Repas dans des grands restaurants corrects, entre touristes encore, à la mode des ex-pays de l'est. Faites raquer un max pour les boissons (non comprises).
7. Le plus important : ramener des devises. Entre la balade en montgolfière, la visite de la fabrique de tapis (livraison gratuite), de la bijouterie à — 50 %, du fabricant de vêtements en cuir d'agneau (plongé) à — 60 %, tout se paye si possible en euros, parce que le taux de change est facile à faire, même si on perd 10 % au passage !
8. Laissez quand même la liberté aux gens : eh ho, on n'est pas obligé de l'acheter, la gourmette à 5 500 euros… (surtout si c'est pour aller se plaindre ensuite dans le forum du Routard !)
9. Proposez une soirée de danses folkloriques à la con avec boissons à volonté. Ils pourront se rattraper, s'ils en veulent, du culturel, les difficiles, avec la soirée derviches-tourneurs !
10. En fin de séjour, décorez le tout avec une pincée de visite libre de la vieille ville à Antalya pour le contact exquis avec le pays (et les petits marchands). 2 h, pas plus, hein.
Croyez-moi, vos invités n'auront même pas le sentiment désagréable de voyager : ils seront déposés de carte postale en carte postale, ils en auront plein les yeux, dorlotés et totalement pris en charge par votre très efficace organisation.
Et je peux vous assurer que certains en redemandent !
Les autres pourront toujours ironiser sur leur blog.
Bon appétit !
Et n'oubliez pas :
Rien de mieux que la mûre quand on est en route !
Évidemment, Julien n'en fait qu'à sa tête, de retour de turquie. Pourtant je suis bien sûr qu'il a signé le prospectus alléchant en forme de contrat, ravi de l'aubaine, flatté dans son sentiment de passer devant d'autres qui auront des vacances plus moutonnières, moins bonnes gustativement, et frocément plus cher ! Tant mieux pour son défoulement bloguesque en tout cas.
RépondreSupprimerDans les destinations pas chères, je signale une chute des prix sur La Tunisie, l'égypte et la lybie, pour ceux qui en cherchent un. Egalement le Japon, alors q'uil ya maintenant un son et lumière permanent au Nord de Tokyo sur une surface qui relègue les parcs Disney au rang de bac à sable. Il y a quelque décennies, les Folamour de l'époue nous permettaient de devneir beau, pâle, maintenant c'est phosphorescent.
Habile transition vers ce blog tourné vers ceux qui phosphorent, et s'il y en a parmi vous qui sont arrivés jusque-là dans ce commentaire, je vous signale que vous avez sûrement autre chose à faire.
Frédéric (vous pouvez aussi m'appeler Etienne, ou ce que vous voulez, de toute façon)
T'aurais vu la précision du prospectus ! Quant au contrat prévu légalement, je n'en ai pas vu la couleur. Au fait, c pas Julien , c'est Justin.
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