29 mars 2006

CPE : Moins fort, les jeunes : vous pourriez réveiller la gauche qui dort !



Aujourd'hui, à la manif, la délicieuse sensation d'assister au réveil du printemps, et ces mots qui me sont revenus : le Soulèvement de la Vie !

C'était le titre d'un film de Maurice Clavel ("Messieurs les censeurs, bonsoir !") en 71, qui parlait d'espoir et de vigueur, un peu lyrique, et que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. Les moins de vingt ans, cet après-midi, ils étaient ben beaux, avec leurs djembés et leurs chansons ! Et peu importe le CPE : quel plaisir de voir de la sève, de l'envie, de l'action, loin des scrogneugneux du réalisme politique !
Ah ils nous en ont fait avaler des couleuvres, les réalistes ! Le coup du " Mais le monde est ainsi, il faut faire avec, il faut accepter la réforme !"
Seulement la réforme, le mouvement, ils ne sont pas du côté de l'acceptation béate de l'ordre des choses. En 40, si on avait voté, la grande majorité des Français aurait voté pour Pétain… Ce n'est pas moi qui l'a dit, c'est un grand résistant, D'Astier de la Vigerie (dans "Le Chagrin et la Pitié", me semble-t-il). Je prends il est vrai une comparaison un peu extrême. C'est pour l'image : prenez la réforme ou l'avant-garde artistique que vous voulez à la place.

Peu importe le CPE, donc, mais comme j'ai décidé que La Mie des Veaux serait consacrée à La Vie des Mots, voici un petit florilège des déclinaisons du sigle CPE que j'ai relevées :
Contrat Précarité Exclusion
Credo d'un Patron Epanoui
Contrat Première Emmerde
Contrat Première Embûche
Constat pour un Echec

Le plus joli dans son évidente simplicité :
C'est Pas Evident !

Le plus nul :
C comme Chômeur, P comme Précaire, E comme… En colère !

Après les jeunes, et comme les premiers sauvageons provoquaient, place de la République, les premiers mouvements de foule (continuez les gars si vous voulez faire remonter l'extrême-droite !), j'ai remonté la manif et j'ai vu les traditionnels. La Cgt et FO en rouge, la Cftc en bleu, la Cfdt en orange (jaune serait plus approprié). Et tout à la fin du cortège, juste avant les engins de nettoyage de la Ville de Paris, le Parti socialiste. Ils devaient être 50 au grand maximum. Ils m'ont expliqué qu'ils avaient dû attendre deux heures avant de partir. Ces gens-là ne sont pas très patients.

Criez moins fort, les jeunes : il ne faut pas réveiller la gauche qui dort.

3 commentaires:

  1. Dear Justin (défenseurs de la lingua franca, restez dans la salle, please!),

    Avec chacune de tes missiles à têtes chercheuses tu nous fait la preuve éclatante et pétillante que le journalisme peut être un art aussi. Et comme disait l'autre voire le grand Gilles Deleuze : "En art et en peinture comme en musique, il ne s'agit pas de reproduire ou d'inventer des formes, mais de capter des forces..."
    Continue donc de capter afin que nous captions un peu mieux.
    Je te salue, l'artiste.
    Bises bald
    Werner

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  3. Cher Werner,
    Ton message me remplit d'aise. Enfin, me dis-je, il y en a UN qui suit !
    Transmets mon bonjour à M. Deleuze.

    P.S. : Pour les ceusses qui suivent pas, merci de ne pas faire remarquer que Deleuze nous a quittés déjà.

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