La Vie des Mots, Ce que parler veut dire… Chroniques ironiques sur l'actualité, la langue, les médias… Un blog sans métaux lourds et à Haute Qualité Environnementale…
13 décembre 2006
I am proud to speak french
L'ami Werner va encore me traiter de Gaulois chauvin, alors que je ne suis qu'un observateur fécond mais impartial des phénomènes lingouistiks !! Je vous propose un petit jeu, c'est pas compliqué.
De même que le français est né sur le terreau du bas-latin, on voit aujourd'hui se fabriquer une sorte de bilangue (moins "fran-" que "glaise", pour faire un petit clin d'œil à feu l'ami Etiemble) à partir de l'anglo-américain. J'observe, c'est tout. Et je vois nos fils de pub se précipiter dans les bras de la culture dominante comme le bas clergé breton sur la petite vérole au 18e siècle ! Comme disait Philippe Meyer, nous vivons une époque moderne !!! Et qui dit moderne dit étazunien, c'est-à-dire international ("Together" est le cri de référence de… l'Europe, le saviez-vous ? Et ce slogan a été inventé par un Polonais ! Sur vingt langues parlées en Europe, si je compte bien : trois pays parlent français, quatre l'allemand, mais seulement deux l'anglais ! Comment interprétez-vous ça ?)
LE PETIT GUESSING GAME :
Pour chacune des signatures suivantes, que tu as pu voir ces temps derniers dans le métro parisien ou dans l'étrange lucarne sur les chaînes nationales, sauras-tu retrouver la marque associée ?
Il y en a de japonaises, d'espagnoles, d'allemandes, de françaises et de suisses, comme on peut le voir.
Premier prix : un yaourt à l'aspartame.
Ideas for life
Designed for natural living
Life's good
Designed to move you
Store your world in ours
What else ?
Power to the family
We try harder
I love Pringles
Stay alive
The pure energy
Definitely, I love you,
Your Very pious Friend
16 novembre 2006
J'arrete de fumer et je pars au Club Med
L'ENFANT QUI BRAILLE
J'arrête de fumer, c'est décidé. J'arrête définitivement.
C'est la chose la plus facile au monde : je l'ai déjà fait huit ou neuf fois !
Le problème, c'est qu'avant je savais pourquoi il était bon d'arrêter.
Mais aujourd'hui je n'arrive plus à savoir si c'est pour mon bien-être ou à cause de la pression sociale et de la mode. Maintenant que l'opinion décide pour moi de ce qui ne doit pas dépasser, j'ai presque envie de me remettre à la goldo sans filtre. Je ne peux résister à ressortir cette citation de notre cher Finkielkraut en avril 2002 : "Du bruit sous mes fenêtres, c'est le débordement de l'être, c'est le commencement de la barbarie !" (sic) Même Plantu s'y met. Vous savez, Plantu, le dieu des dessinateurs, qui était chez Taddéi l'autre soir pour défendre la doxa bien pensante : "pas beau, de fumer !". Depuis trente ans, ce garçon n'a encore jamais pensé à apprendre à dessiner mais il donnait des leçons de diplomatie à Arrafat ! C'est dire la pertinence de ses points de vue.
Pas beau de fumer. Pas bien de boire de l'alcool. Dangereux de manger du sucre. Pas bien de manger gras. De critiquer la religion. De ne pas être à genoux devant l'enfant qui braille.
Tiens, voilà : qui protègera ma santé nerveuse de l'enfant qui braille dans les lieux publics ? Y aura-t-il des pièces spéciales réservées à l'enfant qui braille (avec extraction des miasmes) ?
Qui va me protéger de la donzelle qui se pâme d'effroi à la vue d'une cigarette à 200 mètres ?
Qui me protégera des Verts à la mairie de Paris ?
Les jansénistes sont de retour ! Au secours !
Vous voyez : les effets du manque de nicotine se font sentir déjà, et je manque de modération.
Pas beau de fumer. Pas beau de sucer de la glace. Pas beau de respirer. Répétez après moi…
MED ALORS !!!
Pour m'aérer j'ai pris le catalogue du Club Med, où je ne suis jamais allé. Tout émoustillé : Sea, sex and sun and tourism and tout le Saint Frusquin…
Mein Gott ! Jamais vu un truc aussi sinistre. Je parle du catalogue.
Je ne sais pas s'il est représentatif de l'époque, —qu'en aurait dit Barthes ?— mais en plus, un mot m'est venu tout de suite à l'esprit : autisme. Outre que les photos sont toutes assez moches, on y parle de "confort", d"activités", de "décoration", de "luxe", de golf, de bouffe et remise en forme. Le pays d'accueil, il n'existe pas. De fait, le choix du Mexique ou de Marrakech se fait sur le nombre de trous du parcours de golf ou le nombre de bars à disposition !
Pourquoi aller à côté pour pas cher alors qu'on peut aller très loin et payer une fortune ?
J'hésite un peu quand même : s'il faut en plus se farcir les animations débiles qui ont fait la célébrité du Club, je veux bien être sympa, mais je crois que je vais reprendre ma Dauphine et descendre dans une Auberge de Jeunesse. Si si, il paraît qu'ils acceptent les vieux, maintenant.
Pour la route, une citation de l'édito du Pdg, Henri Giscard d'Estaing :
"Nouvelle décoration, espaces réaménagés, OUVERTURE TOUJOURS PLUS GRANDE SUR LA CULTURE LOCALE…" (C'est moi qui souligne). Nous voilà rassurés, ils se sont aperçus qu'il y avait "une culture locale". La route est droite mais la pente est forte et on en chie en pédalo…
28 octobre 2006
Une interview du Petit Nicolas
Le petit Nicolas a le regard vif et le tic fringant. Il répond en général à une question par une question.
La Mie des Veaux :
— Les récentes exactions en banlieue (bus brûlés etc.) vous semblent-elles refléter un échec du ministre de l'Intérieur ?
Le Petit Nicolas :
— Est-ce que vous croyez qu'un président de la République devrait continuer à tolérer l'existence de toutes ces zones de non-droit ?
LMDV :
— Un an après les émeutes, les médias se gargarisent du moindre incident. Ça a commencé la semaine dernière. Au point de titrer aujourd'hui (27/10) selon une dépêche de l'AFP reprenant une déclaration de la police : "Une nuit relativement calme" — pourquoi cette nuit ne devrait-elle pas être calme ? Qui (et pourquoi) a pensé qu'elle pourrait ne pas l'être ? Est-ce de l'info ou de l'impatience ?
LPN :
— Je remercie les médias, qui recommencent le travail de 2002, mais cette fois avec un peu d'avance, ce qui permettra à la mouvance sécuritaire d'être synchrone avec les élections. J'exclue le dernier "Envoyé spécial", qui donnait à croire qu'il n'y avait pas que des malfrats dans les cités.
Je remercie également le calendrier, qui donne une occasion inespérée de réactiver le désir de mouvement.
Je remercie les racailles qui ont bien compris notre intérêt commun : pour eux de passer à la télé, pour moi de continuer mon discours pur et dur.
- Ne pensez-vous pas que ça peut également favoriser M. Le Pen ?
- Est-ce que vous croyez que pour éviter de faire gagner l'extrême-droite ou même Sarkozy on a le droit d'empêcher les jeunes de s'exprimer ?
07 octobre 2006
Nouvelles de la connerie : les grands prix de la rentrée
Pour fêter les huit mois de la Mie des veaux, nous avons le plaisir de décerner les premiers prix du blog à quelques remarquables saillies de l'univers de la com que nous aimons tant.
CROÛTE D'OR DU SLOGAN LE PLUS INTELLIGENT
Décerné au Crédit agricole et à l'agence Providence, du groupe Havas, pour :
"UNE RELATION DURABLE, ÇA CHANGE LA VIE !"
Sachant que quand ça dure, ça ne change pas et que si ça change, c'est que ça dure pas, saluons la pertinence sémantique du concept !
CROÛTE D'ARGENT DU SLOGAN LE PLUS ORIGINAL
Pour la société Lindt (agence ??) :
"LA PASSION DE LA FINESSE"
Exemple : je suis passionné de légèreté, de sapidité, de trous de serrure. On se passionne pour tout, aujourd'hui, savez-vous.
Il y a une dizaine d'années, déjà, j'avais trouvé plus de 600 signatures déposées à l'INPI avec le mot "passion". On espère que les créatifs auront été récompensés à la hauteur de leur inventivité. Mais on sait qu'en matière de com, ce n'est pas ça qui compte.
MIE D'HONNEUR POUR LE TITRE DE LIVRE LE PLUS TROUANT
Décerné à
"LA GROSSESSE POUR LES NULS" !!!
Prochains opus : "Respirer pour les Nuls", "Mettre un pied devant l'autre pour les Nuls", "Faire caca pour les Nuls".
Allez, rions un peu :
ENTENDU DANS LE MÉTRO
(D'une fille qui n'arrivait pas à enfiler son ticket) :
– Am' casse les couilles, c'te machine !
ENTENDU À LA RADIO
On songe à apposer sur les bouteilles d'alcool un avertissement pour les femmes enceintes.
On n'est jamais assez informé. Je me sens de plus en plus rassuré, dans ce monde de brutes.
Ça me fait penser à l'histoire belge : sur le cul les bouteilles de vin, par prudence, on a inscrit "Ouvrir de l'autre côté" !
Pendant ce temps-là, au supermarché, tu achètes un flacon d'acide chlohydrique qui ressemble comme deux gouttes d'eau à un flacon… d'eau déminéralisée. C'est vrai que les accidents domestiques, c'est moins médiatique. Ça ne cause que 20 000 morts par an en France.
MON TOUBIB
ressemble à Roland Magdane.
Je n'ai qu'une peur, c'est qu'un jour il me dise : "C'est moi !"
SARKO
n'a pas besoin d'aller faire des ronds de jambe à Bush. La civilisation est déjà parmi nous !
Sans beaucoup chercher, j'ai relevé dans le métro :
"We try harder" (Avis), "Stay alive" (Alfa), "The pure energy" (Audi), "Cabaret, le musical de Broadway live" , "Le Roi soleil, musiciens live" etc.
Et puis à la télé, des paroles en anglais pour Schweppes, Renault, Mercedes, TGV, Blédina, etc. Je n'oublie pas "Open" d'Orange (France Télécom !)
Une mention spéciale pour Nespresso, dont tout le dialogue est en anglais.
"Nespresso : What else ?"
En effet : What else ?
Vive l'Europe !
I love you.
Sincerely,
Your devout friend.
17 septembre 2006
Particules, Agnès, Einstein et Grue cendrée
Photo :
Une fille libre à la Techno-parade,
cet après-midi
PARTICULES TRÈS ÉLÉMENTAIRES
Qu'est-ce qui m'a pris d'aller voir l'adaptation cinématographique des Particules élémentaires ? Le casse-gueule était pourtant assuré ! Je me suis fait avoir par l'Ours d'argent décerné à l'acteur principal (Moritz Bleibtreu) qui en fait pourtant des caisses.
Pendant toute la projection, je me suis demandé si j'avais vraiment lu le livre : tout ce dont j'avais fait mon miel était absent et il ne restait à l'écran qu'un mélodrame sinistre et anecdotique. L'odeur de soufre ? "L'inquiétante étrangeté" ? Le vertige pataphysique ? Aux spectateurs absents !
Et plus que tout : une absence totale d'humour. Mais vraiment totale. Or, si l'on peut aisément évacuer les délires scientifico-métaphysiques de Houellebecq, il est difficile de le déshabiller de cet humour noir et cynique qui fait loupe à nos névroses (littéraire, non ?) !
Je me suis donc replongé dans le livre, et j'ai constaté que l'adaptateur (taisons son nom !) avait picoré ici et là des petits morceaux de récit pour en faire une sorte de téléfilm à la con sur le thème du vieillissement et de la solitude ! En désamorçant bien évidemment tout le piment des choses. Par exemple, Bruno est devenu un grand malade bien repéré par la psychiatrie, et du coup le côté explosif de son discours et de son comportement est désamorcé. Michel, le demi-frère, est simplement devenu un puceau matheux. Et tout à l'avenant. Quant à la pornographie sordide que Houellebecq saupoudre à plaisir entre romantisme et idéal de pureté, évacuée : on ne verra que quelques poils de profil et une bite floue ! Comme quoi la parti-cule elle-même… (je ne pouvais pas la manquer, celle-là, non ?)
S'il faut trouver un peu de positif,… dans ce parcours mélo et caricatural surnagent deux ou trois belles scènes et le jeu subtil de l'actrice brune. Le réalisateur n'a pas dû s'en apercevoir.
Circulez.
L'ILE ET ELLE (MAIS SANS MOI)
J'adore Agnès Varda. Je la tiens pour une des plus grandes réalisatrices de cinématographe qui soient. Mais que vient-elle faire à la Fondation Cartier ? Son expo est fraîche et sympa, mais à ce point de naïveté, franchement digne d'un collier de nouilles pour fête de mères. On n'en a ni pour son argent, ni pour son neurone. Un peu pour sa sentimentalité, allez.
CINQ MILLIARDS D'ANNÉES
Evénement branché où il fallait être vendredi : la crémaillère de Marc-Olivier Wahler, nouveau directeur du Palais de Tokyo, était nous dit-t-on un véritable BE THERE de l'art contemporain ! J'accroche ce mot à ma collection de mots hype, entre FOODING et THINK TANK.
Lancement du programme "5 Milliards d'années", donc, qui est une réflexion sur la notion de programme, "en constant mouvement […], en oscillation permanente". Obsédé comme je le suis par la notion de temps, d'espace-temps (courbe évidemment) et tout le toutim, je ne pouvais rester indifférent à cette proposition. Et il est vrai que les installations proposent d'intéressants délires, entre événements aléatoires et nœuds de Moebius métalliques géants, parcours infinis dans d'infinis couloirs, records de vitesse en moto, bandes magnétiques en suspension, cartes du ciel les veilles de catastrophe, etc. En plus, le champagne était correct et les filles jolies (dans un genre moins conceptuel).
TECHNO-PARADE
Il manquait peut-être la pluie, cette année, à la Techno-parade parisienne. Ça a du me rendre morose. Parce qu'après avoir vu passer les quelques chars miteux pleins de boum-boum, admiré les quinze-vingt ans mimer la parade de la grue cendrée en chaleur, j'ai curieusement ressenti un fort sentiment de vacuité. J'ai pourtant une certaine fascination pour cette musique hypnotique, d'ordinaire. Là, rien. Le seul désir de ces enfants, c'était apparemment un désir de décibels. Du bruit, du bruit : pour remplir quel vide ? Ça promet pour les élections à venir !
Alors j'ai quitté. J'ai bu un verre de Bourgogne aligoté et je suis rentré écouter le Requiem de Mozart (version Harnoncourt). Ça m'a requinqué.
Tu le crois, ça, tu le crois ?
06 septembre 2006
Le libéralisme c'est la liberté
Depuis vendredi j'ai en tête cette phrase émouvante de Charles Beigbeder sur France-Inter : Le libéralisme, c'est… la liberté !
Que répondre à cela ? Qu'y a-t-il de plus beau que la liberté, mes amis ? C'est beau comme du Bush ! (Gloire ! Gloire à lui pour l'éternité !) Et gloire itou au comité exécutif du Medef, dont fait partie Charles Beigbeder (ne me dites pas que vous aviez confondu avec son frère Frédéric, le plaisant histrion du Café de Flore, auteur de "99 F" ??? Non ! Charles est un vrai pdg tout ce qu'il y a de sérieux, en plus président de "CroissancePlus")
La Liberté ! Ne vois-tu point le peuple brisant ses chaînes, l'Homme s'affranchissant du poids des obscurantismes, la statue de Bartholdi la flamme bandée sur son island ????
Eh ! C'est cela, le "libéralisme" ! Si on a changé le nom français du "capitalisme", c'est quand même pas pour les chiens ! Ça vous a une autre gueule, "libéralisme", bande de déclinologues !
J'entends certaines mauvaises langues dire que c'est la liberté de… la gazelle devant le lion, ou celle de la carotte devant le lapin, d'autres citent Henri Lacordaire (1802-1861) :
" Entre le fort et le faible, entre le riche et le pauvre, entre le maître et le serviteur, c’est la liberté qui opprime, c’est la loi qui affranchit. "
Mais on va quand même pas se mettre à philosopher à cette heure-là !
30 août 2006
Les ronds-points bretons
C'est bien simple, on n'a le temps de rien. A peine juillet, en nous faisant suer, nous appelait-il à méditer sur les canicules à venir, Festival d'Avignon, nouvelle piscine sur les bords de la Seine (la pataugeoire à Bertrand), retour dans le midi moins le quart (côtes de Duras), puis dans le Limousin (la limousine a de beaux yeux et de bons rumsteacks), même pas vu passer le mois d'août pourrave, et déjà les cartables !
Je n'ai eu que le temps d'aller vérifier que Quiberon avait vraiment un micro-climat et que la Bretagne avait beaucoup de ronds-points.
Ah les ronds-points bretons !!! Entre Rennes et Quiberon j'en ai compté environ 324 568. Ils ont dû avoir une promo. Et j'ai beau m'interroger depuis cinq jours sur la signification profonde du phénomène, je ne trouve aucune explication vraiment convaincante :
- On pourrait penser que ça facilite la circulation ? A l'usage, je suis catégorique : je me suis trompé trente fois. Tu crois suivre "Pontivy", tu te retrouves sur "E 15" puis sur "toutes directions", puis tu cherches "Rennes" mais tu as oublié qu'il fallait passer par "Ploërmel" alors tu te retrouves à Nantes. A l'heure qu'il est, je ne suis même pas sûr d'être bien arrivé à Paris. Peut-être le Breton veut-il te garder dans ses rets ? Le Breton est pêcheur et facétieux.
- Les maires ou les préfets sont-ils tous copains avec des sociétés de travaux publics ?
- La forme de galette ? de chapeau rond ?
- A moins que la proximité de l'Angleterre, qui aime le rond-point et l'a peut-être inventé, n'influence une fois de plus le décisionnaire celtique ? Encore un sale coup de la mondialisation…
Inutile de vous dire que j'ai tourné en rond.
Ce qui m'a permis de découvrir que commençait à se dessiner doucement, entre mille barbantes crêperies, l'esquisse d'un effort gastronomique dans une des seules régions de France inexplicablement sinistrée de ce point de vue. Quelques jeunes chefs talentueux essaiment de La Baule à Roscoff et j'ai trouvé une belle adresse à La Trinité-sur-Mer. Pas toute récente apparemment, puisqu'elle était déjà dans mon vieux Guide Rouge 2000, mais voilà bon, mes papilles défraîchies par le rhume y ont passé un joli moment. Ça s'appelle l'Azimuth. Le service est aimable, un poil chochotte, mais on y déguste par exemple une "Pressée d'artichaut et lieu jaune, vinaigrette de gingembre et Kari Gosse" suivi d'un "magret de canard aux abricots rôtis, sauce lie de vin, croustillant de lard", le dessert, "Financier Curry, fruits jaunes, sorbet framboise" dans un menu "retour du marché" à 35 €, ce qui n'est pas déraisonnable quand on a bien nagé et qu'on a fait des économies le midi. Bons vins également (on m'a conseillé un Reuilly très sympa). C'est frais, pimpant et inventif.
Comme tu n'as pas trop forcé sur l'alcool, tu peux ensuite reprendre les ronds-points dans le bon sens.
Grosses bises.
18 août 2006
Lily, la jouissive tigresse
Dans la série : faut en faire profiter tout le monde (pub gratuite)…
Je viens de terminer (enfin !) "Lily-la-Tigresse", d' Alona Kimhi. Choc !
Il y a là tout ce que j'aime : un univers glauque et sensuel, une ironie constante, une invention renouvelée dans une écriture savoureuse (traduction Laurence Sendrowicz). Ce serait du Colette trempé dans l'acide, du Virginie Despentes en bien écrit, on pense aussi forcément à Darrieusecq en moins normalien ou à du Houellebecq en moins démonstratif. En même temps ça n'est rien de tout cela, c'est du Kimhi rien d'autre, c'est un univers qu'on est impatient de retrouver le soir sous la couette pour rire jaune. Car c'est pas de la roupie de sansonnet, l'histoire de ces "112 kilogrammes de femme" qui errent dans Tel-Aviv à la recherche de l'amour et d'elle-même, avec pour amies une anorexique battue et une chauffeuse de taxi esseulée. Jusqu'à ce qu'un tigre arrive dans leur vie. "Le tigre est le plus grand des félins. C'est un prédateur situé au sommet de la chaîne alimentaire".
Gallimard a choisi une superbe image pour la couverture. Ce qui n'est pas le cas pour l'édition folio de son premier roman, qui ressemble à un vieux Livre de poche des années 50…
Toutes affaires cessantes, je me précipite quand même sur "Suzy-la-pleureuse" (2001). Vous, vous faites ce que vous voulez.
"Alona Kimhi, née en 1966 en Ukraine, vit aujourd'hui à Tel-Aviv"
17 août 2006
V'là les morpions
Ah tiens, les morpions sont arrivés.
Des indésirables commencent à envoyer sur mon blog des messages de félicitation en anglais. Thank you, les machines !
Désolé, mais du coup je suis obligé de reverrouiller les commentaires. Vous pourrez toujours les publier, mais il faudra montrer patte blanche. Ceux qui me connaissent peuvent toujours m'envoyer directement un courriel.
Grosses bises à mes fidèles lecteurs et vive l'informatique !
Des indésirables commencent à envoyer sur mon blog des messages de félicitation en anglais. Thank you, les machines !
Désolé, mais du coup je suis obligé de reverrouiller les commentaires. Vous pourrez toujours les publier, mais il faudra montrer patte blanche. Ceux qui me connaissent peuvent toujours m'envoyer directement un courriel.
Grosses bises à mes fidèles lecteurs et vive l'informatique !
28 juillet 2006
Festival d’Avignon : ce que Théâtre veut dire...
Ils sont nombreux, les festivals, à Avignon. Qu’est-ce qui permet de les distinguer ?
Pour schématiser abusivement, prenons les deux extrêmes :
A un bout, t’as les beaufs. Ils sont cons, fringués comme l’as de pique, ils bouffent des frites ordinaires sur les grandes terrasses à touristes et campent à la Barthelasse. Naturellement, ils fréquentent le festival off, et en particulier, les usines à comiques.
A l’autre bout, t’as les bobos. Ils sentent bon, ils ont le t-shirt (noir) bien repassé, ils sortent de l’hôtel de la Mirande, ils tiennent des conversations élevées avec la bouche en cul de poule sur le théâtre contemporain et le petit cairanne de propriété qu’ils ont découvert. Bien sûr, ils ne fréquentent que le «in», qui est le vrai festival. Avec des places à 36 euros (Cour d’honneur).
Extraits de conversation :
François-Xavier : — Vraiment troublant, ce personnage de la petite ouvrière, comme ça, qui est heureuse de travailler, même dans une usine d’armement ! C’est toute la contradiction du monde, on en est tous là, je veux dire. Et le sacrifice de cette mère, qui jette son enfant du 9e étage pour sauver l’entreprise. C’est Médée, c’est la tragédie, je veux dire, enfin, comme ça, enfin. (François-Xavier est de gauche)
Roro :
— On s’est bien marré, hier soir. Oh ! ça casse pas trois pattes à un canard, mais au moins c’est pas prise de tête. Avec Germaine on aime bien le théâtre alors on vient tous les ans. Demain on ira quand même voir Bartabas, il paraît que c’est superbe.
Problème : Bartabas n’est pas dans le «off». Alors ça alimente les commentaires condescendants des happy few éclairés qui parlent de concession au «grand public». Quant à déplacer ces happy few vers le off, inutile d’insister. D’ailleurs ils ne viennent pas à Avignon «in» pour découvrir des créations (dont la plupart seront reprises à Paris), mais pour être les premiers à les avoir vues.
Entre le pur bidochon et le pur bobo il y a naturellement toute la gamme, de l’amateur exigeant qui a cassé sa tirelire pour découvrir de grandes choses, au journaliste spécialisé, un peu blasé, qui cherche vainement du qui-décoiffe (y en a qui vont se reconnaître), en passant par l’habitant qui se régale de voir sa ville sortir de son ordinaire torpeur ; comme toujours, l’enseignant, qui constitue un important pourcentage du public de théâtre ; le journaliste local, un peu dépassé, qui recopie le dossier de presse. Et Jacques Nerson.
Que de théâtres !
Quant à moi, dès que j’ai un moment, je vous parlerai de ce que j’ai vu (dans le in et dans le off : je n’ai jamais réussi à me positionner, entre Roro et François-Xavier)
Vive l’été !
Pour schématiser abusivement, prenons les deux extrêmes :
A un bout, t’as les beaufs. Ils sont cons, fringués comme l’as de pique, ils bouffent des frites ordinaires sur les grandes terrasses à touristes et campent à la Barthelasse. Naturellement, ils fréquentent le festival off, et en particulier, les usines à comiques.
A l’autre bout, t’as les bobos. Ils sentent bon, ils ont le t-shirt (noir) bien repassé, ils sortent de l’hôtel de la Mirande, ils tiennent des conversations élevées avec la bouche en cul de poule sur le théâtre contemporain et le petit cairanne de propriété qu’ils ont découvert. Bien sûr, ils ne fréquentent que le «in», qui est le vrai festival. Avec des places à 36 euros (Cour d’honneur).
Extraits de conversation :
François-Xavier : — Vraiment troublant, ce personnage de la petite ouvrière, comme ça, qui est heureuse de travailler, même dans une usine d’armement ! C’est toute la contradiction du monde, on en est tous là, je veux dire. Et le sacrifice de cette mère, qui jette son enfant du 9e étage pour sauver l’entreprise. C’est Médée, c’est la tragédie, je veux dire, enfin, comme ça, enfin. (François-Xavier est de gauche)
Roro :
— On s’est bien marré, hier soir. Oh ! ça casse pas trois pattes à un canard, mais au moins c’est pas prise de tête. Avec Germaine on aime bien le théâtre alors on vient tous les ans. Demain on ira quand même voir Bartabas, il paraît que c’est superbe.
Problème : Bartabas n’est pas dans le «off». Alors ça alimente les commentaires condescendants des happy few éclairés qui parlent de concession au «grand public». Quant à déplacer ces happy few vers le off, inutile d’insister. D’ailleurs ils ne viennent pas à Avignon «in» pour découvrir des créations (dont la plupart seront reprises à Paris), mais pour être les premiers à les avoir vues.
Entre le pur bidochon et le pur bobo il y a naturellement toute la gamme, de l’amateur exigeant qui a cassé sa tirelire pour découvrir de grandes choses, au journaliste spécialisé, un peu blasé, qui cherche vainement du qui-décoiffe (y en a qui vont se reconnaître), en passant par l’habitant qui se régale de voir sa ville sortir de son ordinaire torpeur ; comme toujours, l’enseignant, qui constitue un important pourcentage du public de théâtre ; le journaliste local, un peu dépassé, qui recopie le dossier de presse. Et Jacques Nerson.
Que de théâtres !
Quant à moi, dès que j’ai un moment, je vous parlerai de ce que j’ai vu (dans le in et dans le off : je n’ai jamais réussi à me positionner, entre Roro et François-Xavier)
Vive l’été !
13 juillet 2006
L'Affaire du Coup de boule : Où est l'Homme ?
Je crains d'avoir été mal compris lors de ma dernière chronique ("J'ai trop les nerfs"), citant avec ironie le geste de Zidane et le commentaire de Nanar.
Scandalisé par le coup de boule qui ressemblait à un suicide en direct, j'ai d'abord considéré qu'à ce niveau de professionnalisme, il était tout bonnement impardonnable.
Et puis, comme tout le monde, j'en ai appris les circonstances, la provocation inacceptable de Matterazzi (qui d'ailleurs semble assez rompu à ce genre d'exercice, mais il n'est pas le seul nous dit-on). Or, les paroles peuvent tuer… Sur un court de tennis, ça ne serait sans doute pas passé inaperçu mais là, avec tout ce monde qui fait rien qu'à crier,… pas entendu pas pris !
Et puis quand même vraiment Zizou est un mec sympa, et ses explications ce soir sur Canal + étaient intelligentes et pondérées. Quand on tient un génie du foutchebôl, on prend le bonhomme avec.
C'est humain, donc. Comme dit Nanar : "une réaction d'homme".
Ah oui ?
"Nique ta mère" ou "Ta soeur est une pute", on entend ça dans une cour de récré. Si tu réponds à ce genre de provoc naze, c'est vraiment que tu joues toi aussi dans la cour de récré. "Une réaction de gamin" ?
Un "psy du sport" (qui en profitait pour essayer de placer ses stages anti-stress) proposait sur iTélé de travailler sur "l'intelligence émotionnelle" des sportifs.
C'est pas si sommaire que ça en a l'air. On est étonné qu'à ce niveau nos joueurs soient encore dupes de ce genre de provoc à la gomme ! D'un côté comme de l'autre d'ailleurs — c'est tout aussi crétin du côté du provocateur…
C'est peut-être parce que ce sont de grands artistes, et à ce titre entiers, engagés, réactifs…
C'est plus seulement la vidéo qu'il va falloir sur les stades de foutchebôl (j'adore cette prononciation !), c'est des micros spéciaux, des canons à son !
Où est l'Homme ?
Scandalisé par le coup de boule qui ressemblait à un suicide en direct, j'ai d'abord considéré qu'à ce niveau de professionnalisme, il était tout bonnement impardonnable.
Et puis, comme tout le monde, j'en ai appris les circonstances, la provocation inacceptable de Matterazzi (qui d'ailleurs semble assez rompu à ce genre d'exercice, mais il n'est pas le seul nous dit-on). Or, les paroles peuvent tuer… Sur un court de tennis, ça ne serait sans doute pas passé inaperçu mais là, avec tout ce monde qui fait rien qu'à crier,… pas entendu pas pris !
Et puis quand même vraiment Zizou est un mec sympa, et ses explications ce soir sur Canal + étaient intelligentes et pondérées. Quand on tient un génie du foutchebôl, on prend le bonhomme avec.
C'est humain, donc. Comme dit Nanar : "une réaction d'homme".
Ah oui ?
"Nique ta mère" ou "Ta soeur est une pute", on entend ça dans une cour de récré. Si tu réponds à ce genre de provoc naze, c'est vraiment que tu joues toi aussi dans la cour de récré. "Une réaction de gamin" ?
Un "psy du sport" (qui en profitait pour essayer de placer ses stages anti-stress) proposait sur iTélé de travailler sur "l'intelligence émotionnelle" des sportifs.
C'est pas si sommaire que ça en a l'air. On est étonné qu'à ce niveau nos joueurs soient encore dupes de ce genre de provoc à la gomme ! D'un côté comme de l'autre d'ailleurs — c'est tout aussi crétin du côté du provocateur…
C'est peut-être parce que ce sont de grands artistes, et à ce titre entiers, engagés, réactifs…
C'est plus seulement la vidéo qu'il va falloir sur les stades de foutchebôl (j'adore cette prononciation !), c'est des micros spéciaux, des canons à son !
Où est l'Homme ?
12 juillet 2006
J’ai trop les nerfs
Enfin ! Enfin les sommets sur le Service Privé ! Je regarde «L’Ile de la Tentation» et je ne peux réprimer mon enthousiasme. Voilà quatre couples de jeunes gens à fort potentiel médiamétrique sommés de se tromper les uns les autres avec le gratin des défilés de mode pour camping quatre étoiles. Ils sont beaux, elles sont belles, elles et ils vont souffrir, c’est beau comme de l’antique. Trop fort. Extraits :
«Il va le payer c’est sûr». «C’est la nuit de tous les dangers». «J’ai trop les nerfs». «Nous les filles on se soutient alors que eux ils bavent sur les filles».
Ah on est loin de la vulgarité du coup de boule zidanesque : ce qui se joue ici, c’est la subtile alchimie cornélienne du devoir contre le désir, avec le destin au-dessus suspendu sous les traits de l’animatrice aux cheveux tirés, la représentante du Grand Tout téèffien qui dit : «J’ai une mauvaise nouvelle pour vous…»
Ach ! To be jaloux or not ! Resisting at the tentation or not ! Entre nous ce serait dommage qu’il ne se passât point d’émoustillantes rencontres. J’ai peur. Leurs larmes sont déjà si belles, dès le premier épisode. Que sera-ce au douzième ? Déjà, Bataille et Fontaine, Cauet, nous avaient entraînés sur des cimes, j’en passe des Michaël Young et des meilleurs, jusqu’où iront-ils ?
Leur aventure est un exemple pour la jeunesse : l’Emotion pure, la Beauté des corps, la Spontanéité si touchante, allez, foin des pisse-triste qui vous parlent de perversité malsaine, de masochisme débile, de bidonnage voyeuriste ! Vive le sain ressentiment, la salvatrice hargne, le coup de boule viril, le coup de griffe irrépressible ! Après tout ils ont vingt ans ! Vive Bouygues !
Avant-hier, JP Pernot a interviewé Lorie sur la finale. Et Nanar Tapie qui connaît la vie nous a expliqué que le pétage de plomb de Zidane, c’était une «réaction d’homme». Que demande le peuple (enfin : celui qui boit du Coca-Cola) ?
La vie est belle.
«Il va le payer c’est sûr». «C’est la nuit de tous les dangers». «J’ai trop les nerfs». «Nous les filles on se soutient alors que eux ils bavent sur les filles».
Ah on est loin de la vulgarité du coup de boule zidanesque : ce qui se joue ici, c’est la subtile alchimie cornélienne du devoir contre le désir, avec le destin au-dessus suspendu sous les traits de l’animatrice aux cheveux tirés, la représentante du Grand Tout téèffien qui dit : «J’ai une mauvaise nouvelle pour vous…»
Ach ! To be jaloux or not ! Resisting at the tentation or not ! Entre nous ce serait dommage qu’il ne se passât point d’émoustillantes rencontres. J’ai peur. Leurs larmes sont déjà si belles, dès le premier épisode. Que sera-ce au douzième ? Déjà, Bataille et Fontaine, Cauet, nous avaient entraînés sur des cimes, j’en passe des Michaël Young et des meilleurs, jusqu’où iront-ils ?
Leur aventure est un exemple pour la jeunesse : l’Emotion pure, la Beauté des corps, la Spontanéité si touchante, allez, foin des pisse-triste qui vous parlent de perversité malsaine, de masochisme débile, de bidonnage voyeuriste ! Vive le sain ressentiment, la salvatrice hargne, le coup de boule viril, le coup de griffe irrépressible ! Après tout ils ont vingt ans ! Vive Bouygues !
Avant-hier, JP Pernot a interviewé Lorie sur la finale. Et Nanar Tapie qui connaît la vie nous a expliqué que le pétage de plomb de Zidane, c’était une «réaction d’homme». Que demande le peuple (enfin : celui qui boit du Coca-Cola) ?
La vie est belle.
01 juillet 2006
Cher service public
L'autr' jour je vas sur le site de France 3. J'me dis "Chouette, y a un test de QI, un test de culture générale, bonne idée, quiens, j'vas m'amuser. Alors je clique. Pis j'm'aperçois qu'c'est payant. 3,99 ou 6,99 c'est selon. Mince, que j'me dis, j'ai pas cliqué sur un site commercial ! France télévisions rachète des animateurs à prix d'or, fait une rente de situation à des producteurs comme Delarue et a pas les moyens de proposer un p'tit quiz sympa à ses usagers (pardon : clients) ???????"
J'écris un courriel protestatoire et je vais sur la Foire Aux Questions (Frequently Asked Questions), et là que lis-je ?
"Certains utilisateurs s'insurgent effectivement contre le fait que nos tests interactifs soient payants. La valeur ajoutée de ce service est réelle : le contenu est pertinent car il a été réalisé par des professionels dans les disciplines concernées […] Ce tarif fait suite à une étude de marché réalisée par l'agence eConseils auprès de 1765 répondants en juin 2001. "
"Valeur ajoutée"… "Pertinent".… "Etude de marché"… Oh lala, ils causent comme ces cadres d'une grande entreprise que j'ai animés récemment. Ça sent l'école de commerce, ça sent la logique comptab'e, ça exhale un joyeux parfum de modernité, c'est-à-dire de libéralisme, nouveau nom du capitalisme et de la philosophie marchande. J'suis pas crypto-marxiste, mais bon, comme dit Roro, mon copain du Café du commerce, France-télévision, c'est nous qu'on la paye (avec les impôts et les produits qu'on achète qui financent la publicité, je parle même pas de la redevance).
– Consommateur-payeur, il dit, Roro. Maintenant qu'il faut raquer pour avoir la bonne école, la bonne clinique, maintenant que selon l'endroit oùsque t'habites tu vas payer l'eau plus ou moins cher, qu'on pense à faire payer les routes nationales, on n'est plus dans une logique d'égalité ou de solidarité, qu'il dit, Roro, on est dans un monde mondialisé de "Plusque t'en as, plusque t'en as."
Il exagère, Roro, non ?
Moi je trouve qu'on vit une époque formidable.
P.S. : Comme j'ai pas encore fait une "étude de marché" pour évaluer la "pertinence" de la "valeur ajoutée" de mon blog, il est encore gratuit. Profitez-en. Faites-en profiter vos amis.
J'écris un courriel protestatoire et je vais sur la Foire Aux Questions (Frequently Asked Questions), et là que lis-je ?
"Certains utilisateurs s'insurgent effectivement contre le fait que nos tests interactifs soient payants. La valeur ajoutée de ce service est réelle : le contenu est pertinent car il a été réalisé par des professionels dans les disciplines concernées […] Ce tarif fait suite à une étude de marché réalisée par l'agence eConseils auprès de 1765 répondants en juin 2001. "
"Valeur ajoutée"… "Pertinent".… "Etude de marché"… Oh lala, ils causent comme ces cadres d'une grande entreprise que j'ai animés récemment. Ça sent l'école de commerce, ça sent la logique comptab'e, ça exhale un joyeux parfum de modernité, c'est-à-dire de libéralisme, nouveau nom du capitalisme et de la philosophie marchande. J'suis pas crypto-marxiste, mais bon, comme dit Roro, mon copain du Café du commerce, France-télévision, c'est nous qu'on la paye (avec les impôts et les produits qu'on achète qui financent la publicité, je parle même pas de la redevance).
– Consommateur-payeur, il dit, Roro. Maintenant qu'il faut raquer pour avoir la bonne école, la bonne clinique, maintenant que selon l'endroit oùsque t'habites tu vas payer l'eau plus ou moins cher, qu'on pense à faire payer les routes nationales, on n'est plus dans une logique d'égalité ou de solidarité, qu'il dit, Roro, on est dans un monde mondialisé de "Plusque t'en as, plusque t'en as."
Il exagère, Roro, non ?
Moi je trouve qu'on vit une époque formidable.
P.S. : Comme j'ai pas encore fait une "étude de marché" pour évaluer la "pertinence" de la "valeur ajoutée" de mon blog, il est encore gratuit. Profitez-en. Faites-en profiter vos amis.
Prochainement sur votre écran
O lala le temps passe
A peine le temps de me retourner depuis mon dernier commentaire, mince, on ne parle déjà plus de Clearstream, ni du CPE, ni de la grippe aviaire. Mon blog a pris un sacré coup de vieux, le temps passe vraiment de plus en plus vite !
Et comme j'ai fait d'autres choses et que j'ai eu quelques soucis informatiques, je n'ai même pas pu parler de la privatisation du monde, de la tendance cul, de l'expo Godard que j'avais vu parmi les premiers, ni du Palazzo Grazzi…
Prochainement sur votre écran !
A peine le temps de me retourner depuis mon dernier commentaire, mince, on ne parle déjà plus de Clearstream, ni du CPE, ni de la grippe aviaire. Mon blog a pris un sacré coup de vieux, le temps passe vraiment de plus en plus vite !
Et comme j'ai fait d'autres choses et que j'ai eu quelques soucis informatiques, je n'ai même pas pu parler de la privatisation du monde, de la tendance cul, de l'expo Godard que j'avais vu parmi les premiers, ni du Palazzo Grazzi…
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09 mai 2006
Clearstream et Watergate : du Courant Limpide à la Porte des Ouatères…
Je ne sais pas vous, mais moi, je n'arrive pas vraiment à m'intéresser à l'"Affaire Clearstruc". C'est pourtant pas faute d'avoir lu et vu des tas d'enquêtes et de commentaires sur le sujet. Que les politiques ne ratent pas une occasion de se dézinguer entre amis, ça existe depuis Ramsès II au moins !
Et si au fond de tout cela il y avait un vrai scandale, délit, crime : même pas ! C'est les journalistes eux-mêmes qui le reconnaissent.
En revanche, je vois nos chères marionnettes médiatiques s'agiter comme des mouches autour d'une fiente de pigeon avec le sentiment orgueilleux d'avoir déniché le Watergate du XXIe siècle.
L'affaire du Watergate, en 1972, c'est ce qui a permis à la presse américaine de réaffirmer sa puissance face aux pouvoirs en place. Tiens tiens…
L'excellent Franz-Olivier Giesbert s'y réfère dans son édito du Point. Et trouve que ce qu'a fait De Villepin, ça ne se fait pas (je l'ai vu ce soir sur FR 2). Il est clair qu'en matière d'éthique, F.-O.G., transfuge du Nouvel Observateur au… Figaro puis au Point, éditeur du best-seller où il révèle les confidences off de Chirac, peut se vanter d'être un exemple ! Ne me faites surtout pas dire qu'il roule pour Nicolas. Non : il est simplement las de cette fin de règne lamentable de Chichinou, comme vous et moi…
Lui et ses collègues, qui partagent chaque jour la blanquette avec les hommes politiques (ce que je ne critique d'ailleurs pas, contrairement à Serge Halimi, qui vit parfois sur la planète Mars en dépit de certaines bonnes analyses) savent pourtant ce que c'est, justement, un animal politique. Le goût du pouvoir est malheureusement consubstantiel à l'esprit guerrier. Machiavélique parfois. Stratégique au minimum. Il me semble même qu'il a des dents qui rayent le parquet, non ? Un équipement également nécessaire à un journaliste qui voudrait devenir, je ne sais pas, The directeur d'un Grand journal…
On peut le regretter, et imaginer par exemple que le pouvoir politique serait tenu par des équipes avec des idées fortes et non des Figures avec des petites phrases et un joli bagout… Ça éviterait à certains d'avoir à pousser des cris de jeune vierge effarouchée en s'apercevant que papa a baisé avec maman, mais ça retirerait du pain de la bouche à nos fins pisseurs de copie.
Dieu merci, cette affaire Clearstream (Courant Limpide) permet une fois encore à notre cher Parti socialiste d'exprimer son projet puissant pour 2007 en criant Pouah ! Caca ! J'aime ce programme. Voilà ce que nous attendions. Vivement Ségolène. C'est elle qui avait fait interdire le défilé de lingerie aux Galeries Lafayette en 97 ou 98 . Elle avait dit Pouah ! Caca ! (Gros progrès du féminisme.)
Je suis fier d'être de gauche.
A propos de Chantal Thomas, qui présentait sa collection dans les vitrines des Galeries sans savoir qu'elle rabaissait les femmes au rang d'objet de désir des hommes (Pouah, etc.), j'ai vu une petite merveille à l'Opéra Garnier. Ne le loupez pas si ça passe par chez vous : Platée, de Rameau, revu par Laurent Pelly, direction Marc Minkowski : le petit Jésus en culotte de velours ! En dépit d'une chorégraphie amusante au début mais qui finit par faire un peu patronnage, vous en ressortirez sur un petit nuage. C'est tip top, comme disent les Belges. Très astucieux décors de Chantal Thomas, justement.
Et, fait rarissime, les costumes un peu années 60 sont à dominante… verte. Ça ne vous dit rien ? Vert, au théâtre, c'est comme "corde" ou "ficelle"… C'est comme "lapin" sur un bateau ! Ordinairement c'est tabou ! Même au Centre Américain de Bercy, (devenu Cinémathèque), l'architecte Pol Gerry s'était vu refuser une salle de spectacle teintée de vert à cause des antédiluviennes superstitions de nos chers artistes français !
C'est pas beau, la vie ?
Votre cher ami dévôt.
30 avril 2006
Paris : Le Vert qu'est dans le fruit
Depuis que les Verts se sont assis sur les genoux du maire de Paris, l'excellent Bertrand D., je n'ai jamais vu couler autant de béton dans les rues de la capitale. Rien que dans mon quartier, il n'est pas une place ou un carrefour qui n'ait été copieusement asphalté : trottoirs avec gymkhanas pour les piétons, bornes casse-gueule et en plus, poteaux métalliques du plus bel effet.
Le débat est vif mais les intentions sont pures : rendre la rue au marcheur et au cycliste et dépolluer la ville. Louable projet.
D'ailleurs, pour prouver qu'on a raison, on a mobilisé les techniques les plus pointues : une grande "consultation" sur le "Plan de déplacements de Paris" (PDF).
Remarquez la finesse sémantique : "consultation" ne désigne ni un sondage, ni un référendum. On ne sait jamais…
Vous ne me croirez pas : je n'ai jamais entendu autant de gens râler sur les aménagements récents et pourtant selon l'étude en question, tout le monde est d'accord !
Alors je me dis : je ne fréquente que des râleurs.
Ou bien que des catégories socio-professionnelles sous-représentées dans les réponses.
Vérification faite (voir le rapport complet de l'IPSOS sur http://www.debatdeplacements.paris.fr/) : non plus.
J'ai bien une petite idée depuis le début mais vous allez trouver que j'ai encore mauvais esprit.
Voici quelques questions posées :
"Etes-vous d'accord avec cette orientation ?
"Contre (…) la pollution, [limiter] la circulation automobile, favoriser les piétons, les transports publics, les taxis, (etc.)
"[Pour] augmenter la fréquence des bus (…) métros, rer (…) baisser les tarifs (etc.)
"Quand ? (aux heures de pointe, etc.)
"Favoriser les [transports non polluants]"
Autrement dit : "Préférez-vous une ville saine et pratique à une ville moche et polluée ?"
"Préférez-vous être beau, riche et en bonne santé que moche, pauvre et malade ?"
Il faudrait vraiment être taré pour répondre négativement à toutes ces belles promesses en creux, non ?
Et voilà, le tour est joué. Les Parisiens soutiennent Delanoé.
Seulement il n'y a pas un métro en plus et comme m'a dit un pote "Les voies de bus ce serait super… s'il y avait des bus dedans !"
Petite polémique : Selon un reportage récent entrevu sur Canal + (renseignement Ratp), les 8 % claironnés par M. le maire correspondent à une augmentation de trafic, et non de métros !
Quand aux taxis, je les ai vus récemment manifester contre les pirates, mais pas pour l'augmentation du nombre des réguliers ! Que celui qui trouve facilement le soir un taco en dehors des gares me jette la première pierre !
Pas de chance, je suis parisien depuis toujours (moi !), grand marcheur, cycliste, usager des transports en commun et de temps en temps de ma voiture. Et promis, j'aime les arbres et l'air pur. Pourquoi donc suis-je si remonté ?
- Comme cycliste, j'aimerais bien connaître le technocrate qui a dessiné les pistes. Quand on a bien circulé entre bagnoles en stationnement et trottoir (les piétons évidemment traversent sans vous entendre arriver), on débouche le plus souvent sur une fin de piste ou encore un changement de côté absurde, un drôle de décrochement avec trois feux rouges et deux passages piétons.
Exemple : l'avenue Daumesnil, large et aérée. De la place sous les arbres pour matérialiser une jolie piste sûre et plaisante. Eh bien ! La piste est sur la chaussée (réduite à une seule file où les bagnoles, presque aussi nombreuses qu'avant, polluent toujours, mais au ralenti) !
- Comme usager du métro (plus rarement des bus, trop lents et pas assez fréquents), voir plus haut.
- Comme piéton enfin : formidable ! Certains trottoirs ont été agrandis (bravo) mais les plus étroits ne sont plus pratiquables à cause des poteaux anti-stationnement à la con.
- Comme automobiliste : B. D. a gagné. Je n'utilise plus ma voiture qu'avec parcimonie (elle compte, Parcimonie, dans le co-voiturage ?)
- Comme esthète : très joli, les bornes en plastique vert défoncées en deux jours ; les alignements de voitures au milieu de la rue ; les places bétonnées ; si si.
J'oubliais : contrairement à la plupart des villes de France, le ramassage des ordures se fait évidemment aux heures de pointe (entre 19 h et 21 h), ce qui, comme on sait, est une parfaite solution écologique et anti-pollution !!!
Je me plains, je me plains, mais j'ai encore la chance d'habiter intra-muros : comment font les milliers de banlieusards qui, faute de transports en commun transversaux digne de ce nom, sont obligés de passer par Paris ?
Je m'aperçois qu'au fil des lignes j'ai perdu cette ironie détachée qui faisait l'indiscible charme de mon blog. La passion sans doute, pardonnez cet égarement momentané.
Appel aux Verts :
Je trouve que Paris manque d'ours et de loups. Ne pensez-vous pas qu'il serait urgent de les y réintroduire fissa ?
Ça pourrait commencer par une consultation du type :
"Etes-vous personnellement favorable à la beauté de la nature ?"
140 194 oui.
29 avril 2006
Nouvelles des médias : Schonberg n'est pas le nom d'un musicien contemporain.
Béatrice.
« J’espère écrire d’elle ce qui jamais ne fut dit d’aucune femme. »
(Dante Alighieri, La Vie nouvelle)
Ah, Béatrice, chère Béatrice. Comment ne pas être envoûté par le charme de notre présentatrice de TF 2 ? Telle la Béatrice de Dante conduisant le poète dans la Divina commedia, ne nous conduit-elle pas au paradis de l'info ?
Ainsi ce soir samedi 29 avril, juste avant le match de la Caisse d'Epargne contre SFR (si j'en crois les maillots), voici ce qu'on apprend du monde dans le journal de la chaîne publique (dans l'ordre) :
1. Fête du football : ça castagne avant le match. Ouah ! super !
2. L'affaire Clearstream.
3. Manif contre la loi Sarkozy.
Heureusement, très vite, vers 20 h 07, on passe aux infos essentielles :
4. Une altercation dans un parc à Lyon. Un blessé.
5. Deux portes d'ascenseur volées dans une cité.
6. Un incendie dans une caserne de pompiers. Pas de victime.
7. Teknival à Bourges : un champ de blé rasé !!!!!
Entre deux ou trois autres infos fondamentales (– Désormais vous pourrez payer vos pv chez les buralistes – Le Concours Lépine bat son plein – Aux USA la glace la plus chère du monde), Béa évoque tout de même le prix du gasole (mouvement de pêcheurs à Arcachon), les problèmes avec l'Iran, les effets de la mondialisation même au Burkina Fasso. Erreur d'attention, sans doute.
Je sais bien que c'est pas notre Béa nationale qui décide, mais son rédac chef. J'aimerais bien savoir son nom et de quelle école de cirque il sort.
Les grands médias me fascinent de plus en plus. Portez-vous bien !
06 avril 2006
Les vrais progrès du vocabulaire !
A la dernière manif des feignants-qui-ne veulent-pas-prendre-en-compte-la-nécessaire-redynamisation-de-l'économie-en-France, il faisait encore un peu frisquet.
Ce printemps, décidément, tarde à venir.
Rayon langage, je méditais encore hier soir sur le pouvoir du lexique. Si t'as pas les mots, tu cognes ou tu brûles la voiture de ton voisin. Non ?
Alors je vous propose un petit cours pour vivre en harmonie avec le siècle.
Ne dites plus ACQUIS SOCIAUX, dites PRIVILÈGES ;
Evitez PRÉCARITÉ, dites FLEXIBILITÉ ;
Vous savez déjà que LICENCIEMENT, après DÉGRAISSAGE, se prononce maintenant PLAN SOCIAL ;
Pour RENONCEMENT, dites RÉALISME ;
Pour CONTRIBUTIONS SOCIALES, énoncez LOURDES CHARGES (-QUI GRÈVENT LE BUDGET DES ENTREPRISES) ;
De même, PROGRÈS SOCIAL se dira AFFAIBLISSEMENT DE L'ÉCONOMIE (-DANS UN MONDE CONCURRENTIEL) ;
Evitez SACRIFICE, préférez RÉFORME ;
Zut, pour PRIVATISATION je ne trouve rien : PRIVATISATION n'est plus un gros mot. Vous voyez qu'on avance, dans la novlangue libérale !
A y est, vous êtes MODERNES. Enfin je veux dire : CONTEMPORAINS, quoi. En art, à la rigueur, vous pouvez employer POST-MODERNE, qui veut tout dire et son contraire.
A propos, si vous êtes à Paris, allez vite voir Bonnard au Musée d'Art… Moderne. Et constatez une fois de plus que les reproductions à la sortie n'ont que peu à voir avec les œuvres originales.
Ne dites plus IL NOUS GAVE AVEC SON BLOG : dites VIVE LA MIE DES VEAUX !
29 mars 2006
CPE : Moins fort, les jeunes : vous pourriez réveiller la gauche qui dort !
Aujourd'hui, à la manif, la délicieuse sensation d'assister au réveil du printemps, et ces mots qui me sont revenus : le Soulèvement de la Vie !
C'était le titre d'un film de Maurice Clavel ("Messieurs les censeurs, bonsoir !") en 71, qui parlait d'espoir et de vigueur, un peu lyrique, et que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. Les moins de vingt ans, cet après-midi, ils étaient ben beaux, avec leurs djembés et leurs chansons ! Et peu importe le CPE : quel plaisir de voir de la sève, de l'envie, de l'action, loin des scrogneugneux du réalisme politique !
Ah ils nous en ont fait avaler des couleuvres, les réalistes ! Le coup du " Mais le monde est ainsi, il faut faire avec, il faut accepter la réforme !"
Seulement la réforme, le mouvement, ils ne sont pas du côté de l'acceptation béate de l'ordre des choses. En 40, si on avait voté, la grande majorité des Français aurait voté pour Pétain… Ce n'est pas moi qui l'a dit, c'est un grand résistant, D'Astier de la Vigerie (dans "Le Chagrin et la Pitié", me semble-t-il). Je prends il est vrai une comparaison un peu extrême. C'est pour l'image : prenez la réforme ou l'avant-garde artistique que vous voulez à la place.
Peu importe le CPE, donc, mais comme j'ai décidé que La Mie des Veaux serait consacrée à La Vie des Mots, voici un petit florilège des déclinaisons du sigle CPE que j'ai relevées :
Contrat Précarité Exclusion
Credo d'un Patron Epanoui
Contrat Première Emmerde
Contrat Première Embûche
Constat pour un Echec
Le plus joli dans son évidente simplicité :
C'est Pas Evident !
Le plus nul :
C comme Chômeur, P comme Précaire, E comme… En colère !
Après les jeunes, et comme les premiers sauvageons provoquaient, place de la République, les premiers mouvements de foule (continuez les gars si vous voulez faire remonter l'extrême-droite !), j'ai remonté la manif et j'ai vu les traditionnels. La Cgt et FO en rouge, la Cftc en bleu, la Cfdt en orange (jaune serait plus approprié). Et tout à la fin du cortège, juste avant les engins de nettoyage de la Ville de Paris, le Parti socialiste. Ils devaient être 50 au grand maximum. Ils m'ont expliqué qu'ils avaient dû attendre deux heures avant de partir. Ces gens-là ne sont pas très patients.
Criez moins fort, les jeunes : il ne faut pas réveiller la gauche qui dort.
23 mars 2006
Le Mouvement du 22 mars
(Pour la photo ci-dessus j'aimerais bien citer l'auteur mais ça m'est venu anonymement)
Savez-vous que Mai-68 a commencé parce que les étudiants de Nanterre avaient occupé (un an avant) le bâtiment des étudiantes (diantes, diantre !) ?
DU COQ À L'ART :
Au nom de la grippe aviaire, on interdit les sorties nature. Les tiques, les sangsues et les vipères avaient-elles disparu ?
Médité sur les bonnes raisons de ceux qui défendent le CPE et autres. Ce sont les mêmes que pour défendre l'Autorisation administrative de licenciement (en 86, je crois) : "Ça va créer des emplois." On a vu.
Visité le Salon des Sorciers et Rebouteux au Parc floral. Sur trois visiteurs, deux sont des femmes : le Retour du Naturel, le Grand Tout, les plantes "sacrées" : mettez-moi un chouille de spirituel et vous retrouvez les traditions bretonnes du XIXe siècle ! Non, je déconne : j'ai acheté du très bon vin. "Bio", en plus. Comme quoi je me soigne. Je vais bientôt passer au sous-développement personnel et fréquenter les thérapies cognitivo-comportementales.
Vu récemment la belle expo de la fondation Phillips. Comme toujours, déçu par la mauvaise qualité des reproductions vendues à la sortie : si tu veux savoir ce que peinture veut dire, va toujours voir l'œuvre originale !
Pour finir, les perles en "al" du jour :
"essayer d'y mettre des codes morals" (Jacques Weber chez Fogiel l'autre soir)
"Des p'tits produits orientals" (l'invité de "Quand je serai grand", France-Inter cet après-midi)
"Deux ans en Sardaigne génials" (l'animateur de ladite émission)
L'ami dévôt
18 mars 2006
Belle fille nue ! Chatte ! Cock ! Ceci est une pipe !
Ne vous inquiétez pas, c'est juste des mots clés pour attirer le chaland sur mon blog. D'ailleurs on m'a reproché que ça manquait de SEXE.
Rappel du mode d'emploi :
Les chroniques de l'Ami Dévôt sont classées par date en commençant par la dernière. Ce qui donne le message de bienvenue en QUEUE de peloton !
Pour laisser votre commentaire, il suffit de s'inscrire : même les plus rétifs à l'informatique ont réussi.
Cela dit, vous n'avez pas vraiment le temps de bloguer aujourd'hui :
Bonne manif !
Votre dévoué
Las, vomi, dés.
17 mars 2006
La Vie des Mots : Les chevals de Delarue !
Tout fout le camp, je vous dis : hier soir, le meilleur de nos animateurs télé lui-même, pourtant fort au courant des choses de la culture (puisqu'il présente "Avez-vous pratiqué la prostitution avec un nain parkinsonien presbyte ?" et autres sujets de société), le meilleur donc de nos animateurs, Jean-Luc Delarue, a commis devant tout le monde la faute de français à la mode.
Non ?
C'est comme je vous le dis. Le plus drôle, c'est qu'il venait de reprendre une de ses clientes qui avait malencontreusement sorti "des contacts socials". "SociAUX, quand il sont plusieurs", avait finement fait observer notre Guetteur du Monde. Et quand une autre de ses invitées avait cité le "Cantique des Cantiques", convoquant son oreillette malencontreusement muette, puis mentalement les fiches anciennes des Annales du bac 1982, il avait finement fait observer "spirituel, donc !". Ouais ! Extraits du Cantique des Cantiques :
"Ta taille ressemble à un palmier, et tes seins à des grappes.
J’ai dit : Je monterai sur le palmier, je saisirai ses rameaux ; et que tes seins soient comme les grappes de la vigne, et le parfum de ton nez comme des pommes,
et ton palais comme le bon vin,.... "
Spirituel, donc.
Mais quelle est donc cette si impardonnable faute de français que notre bon ami dévôt stigmatise, direz-vous ?
Je vous ferais remarquer que l'Education nationale déconseille fortement ce vocable. On ne doit plus dire "faute", sans doute trop connoté "péché", peu laïque et culpabilisant (manquement à la règle morale ; mauvaise action), on doit corriger des "erreurs". Ce qui veut dire exactement la même chose, puisque le Petit Robert, qui est pourtant bien grand pour son âge, définit également "faute" par : Manquement à une règle, à un principe (dans une discipline intellectuelle, un art) ⇒ erreur, inexactitude, irrégularité, omission, voir incorrection, barbarisme, solécisme ; lapsus…
Merci l'Educ' nat' de protéger aussi efficacement nos chères têtes blondes.
Donc, le gars il a dit, mais ce n'est pas le seul (voir plus loin) : "Un des dégâts collatéral". Ignorant que "des" veut déjà dire "parmi les autres", et donc induit le pluriel. Exemple : "Un des chevaux principaux". Du manège ou de ce que vous voudrez.
Incorrection double, puisque nous constatons une montée tout à fait réjouissante de l'incertitude devant le pluriel des mots en "al" ou en "ail". On entend de plus en plus "des travails", des "canals" ou des "principals".
"Ils sont génials" (Les Enfants de la télé, 20 01 06)
"Des personnages archétypals" (Charles Berling, à qui je pardonne tout cependant, chez Durand) (même jour).
Quant à "un des" :
"Un des plus bel objet" (le 24 10 05, je ne sais plus sur quelle antenne) et
"Un des plus grand éditeur de France" (pareil : sans doute France Inter)
Tout ça n'est pas très grave, me direz-vous, la langue bouj, on cauze plus la franssaize et on san fou, on est tous amérikain pissqu'on surfe sur le web à défô de lire les news.
Allez, une dernière pour la route :
"Dommage : ça devrait se faire partout comme ça se fait ailleurs !"
(JP Pernot, 18 01 06)
Et n'oubliez pas d'aller sur le site-cv de Jean-Luc Delarue (sponsorisé par Meetic !!!!!), je vous jure, c'est poilant :
http://membres.lycos.fr/jeanlucdelarue/
Votre dévoué
Hameau des vits
15 mars 2006
These boots are made for walking…
Comme pour contredire ma sarcastique chronique de la nuit dernière, voilà que ce soir le 20-heures de France 2 ressemblait presque à un journal d'informations, avec même des nouvelles du monde ! Du coup, de nouveau confiant dans le service public, je me suis laissé bêtement engluer à regarder le "documentaire" sur notre ancêtre Toumaï, fabriqué à la sauce angloïde des reconstitutions-avec-commentaire-à-la première-personne-enregistré-par-une-star, en l'occurrence Richard Berry. Ça ne disait pas grand chose, les infos auraient pu tenir en dix minutes et les effets spéciaux étaient aussi convaincants que les dinosaures en carton-pâte des années 20. En moins poétique.
L'ennui heureusement m'a conduit à zapper sur Arte où je suis tombé sur un reportage en tous points remarquable sur la présence américaine en Irak : "La section White". Sur le vif, en plein foutoir, les soldats interrogés en disaient plus sur les tenants et les aboutissants de cette drôle de guerre que bien des débats très pointus avec notre sémillant Alexandre Adler. "Il y a plus de morts depuis qu'on est là que sous Saddam" "Et puis nos idées, qu'est-ce qu'ils en ont à foutre ? " "Pourquoi les Etats-Unis doivent-ils être les gendarmes du monde ?" Etc. Mais aussi "Depuis que je suis rentré, la vie est plus lente. C'est vrai que j'aime ça quelque part, ce foutoir". Pas d'effets spéciaux (ni spécieux) ici, un tournage sur le vif, énergique, qui faisait penser à "La section Anderson" sur la guerre du Vietnam, de Schoendorferr, souvenez-vous : "These boots are made for walking"… (in french, dans le refrain : je vais te les foutre sur la gueule)
En cherchant sur internet, j'ai trouvé "Charge "These boots" comme sonnerie sur ton portable !"
On vit une époque formidable.
L'ennui heureusement m'a conduit à zapper sur Arte où je suis tombé sur un reportage en tous points remarquable sur la présence américaine en Irak : "La section White". Sur le vif, en plein foutoir, les soldats interrogés en disaient plus sur les tenants et les aboutissants de cette drôle de guerre que bien des débats très pointus avec notre sémillant Alexandre Adler. "Il y a plus de morts depuis qu'on est là que sous Saddam" "Et puis nos idées, qu'est-ce qu'ils en ont à foutre ? " "Pourquoi les Etats-Unis doivent-ils être les gendarmes du monde ?" Etc. Mais aussi "Depuis que je suis rentré, la vie est plus lente. C'est vrai que j'aime ça quelque part, ce foutoir". Pas d'effets spéciaux (ni spécieux) ici, un tournage sur le vif, énergique, qui faisait penser à "La section Anderson" sur la guerre du Vietnam, de Schoendorferr, souvenez-vous : "These boots are made for walking"… (in french, dans le refrain : je vais te les foutre sur la gueule)
En cherchant sur internet, j'ai trouvé "Charge "These boots" comme sonnerie sur ton portable !"
On vit une époque formidable.
14 mars 2006
Plus de grippe aviaire !
Merci les étudiants diants-diants ! Depuis que vous utilisez des extincteurs, PPD-JADAS ne nous parle plus de grippe aviaire ! Attention quand même de ne pas trop effrayer le bourgeois : votre noble cause peut encore se retourner contre vous.
Les grands médias, après nous avoir vendu Le Pen en 2002, Outreau et ses notables pédophiles, puis la grippe aviaire (bien plus intéressante que la grippe ordinaire, qui fait pourtant des milliers de fois plus de victimes), puis le petit génie de 15 ans qui-a-découvert-une-comète (info totalement bidon), et qui sont en train de faire une pub superbe à l'antisémitisme, redécouvrent le débat politique ! S'il est un peu spectaculaire, bien entendu. Faut qu'ça brûle ou qu'ça castagne, sinon c'est pas vendeur.
Pourtant, je ne connais pas une corporation plus honnête que celle des journalistes. Des grands médias en particulier. Ces gens-là sont les premiers à se remettre en question. Toujours après coup, il est vrai, mais ne soyons pas bégueules, y a des débats sur France-Inter : "les médias en font-ils trop ?" Vous connaissez un conducteur de métro qui se remette en question à ce point-là ? Un grand patron d'industrie ?
Malheureusement pour eux, il ne se passe plus grand chose dans le monde. Plaignons, plaignons les Pères Ubu de la nouvelle. Chaque jour, sur TF1, France 2, France Inter, Europe 1 et RTL, on n'a plus que trois ou quatre titres, et partout les mêmes évidemment : deux faits divers, un chicungunya et un scandale financier, passons à la météo.
Ces gens-là lisent trop les journaux du matin.
Coup de chance, ça se passe toujours en France. Ouf. Sauf les catastrophes. Ouf. Ah si : l'autre jour il y a eu une coulée de neige sur une route de montagne.
Le monde va bien, je vous dis.
11 mars 2006
Bienvenue !
Bienvenue dans le blog de Justin Colbart, l'ami dévôt.
Le monde bouge, c'est formidable : Pernot et Pujadas nous aident à décrypter la complexité des choses. Michaël Youn et Stéphane Guillon nous éclairent de leurs philosophiques et drôlatiques lanternes. Le forfait de Free ou de SFR nous accompagne sur la route chaotique de la post-modernité. Vive le CPE ! Le CNE ! La privatisation de GDF et de EDF ! Vive le vingt-et-unième siècle !
A bientôt pour de nouvelles aventures. Je vous aime.
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