L'esprit du Vide
Où je me remets carrément en question
Les photos ci-dessus procèdent d'une expérience unique.
Comme une des tendances lourdes de la Photo d'art contemporaine consiste à photographier le Rien, le Vide, le Non-lieu, autrement dit à exposer toutes les photos… que je jette, je me suis pris au jeu de traquer ces Absences moi aussi. J'ai donc saisi mon Powershot G9 et me suis mis en quête de Non-pertinence.
Eviter tout sujet ; prohiber naturellement l'esthétique ou même un quelconque formalisme ; décadrer ; dérégler la mise au point (ce qui n'est pas évident avec nos nouveaux engins très-technologiques)…
Eh bien ! Vous ne me croirez pas, mais c'est extrêmement problématique, après des années de pinaillage au petit poil, de mauvais réflexes à chercher des lignes de force dans le format pendant des plombes, à rattraper la lumière au bon endroit avant d'appuyer sur le déclencheur !
Dites-moi honnêtement ce que vous en pensez : j'ai encore des progrès à faire, non ?
En ce cœur d'été, promenons-nous l'âme légère et l'esprit bronzé, de pensées paresseuses en opinions définitives…
On se croirait au Liechtenstein, ici
Il n'est pas bon d'être Africain aujourd'hui
Il s'est trouvé un tribunal pour juger que ces mots "On se croirait en Afrique ici" étaient passibles de 1 500 € d'amende (l'affaire est en appel). Quel que soit le contexte peu favorable à l'accusé et l'exploitation politique qu'a pu en faire le pouvoir, il faut remarquer que "en Afrique" constitue aujourd'hui une insulte. Ce qui n'est pas le cas pour le Luxembourg ou le Lichtenstein.
Vous vous souvenez, il y a encore quelques années, combien on se foutait de la gueule des étasuniens à propos du "politiquement correct" et de la judiciarisation de toute chose?
On se croirait en Inde, ici
Quand le curry d'agneau inspire le philosophe
Ces temps-ci, je passe souvent en scooter dans le "quartier indien", du côté de la Chapelle (restaus, boutiques, Indiens, Bangladeshis, Pakistanais, Sri-Lankais…).
Ça m'inspire des pensées profondes sur la responsabilité individuelle. C'est un joyeux foutoir entre piétons, deux-roues et voitures. Et j'aime ça ! Ça me rappelle les temps heureux où le crétin de piéton se la jouait pas "à l'helvète" en traversant sous tes roues "parce que je suis sur le passage". La poussette avec bébé en avant si possible ! Non là, c'est pas compliqué : l'œil aux aguets, le piéton engagé : on s'arrête, le véhicule engagé : on attend son tour. Et c'est bien plus fluide que trois feux rouges !
Seulement voilà : il nous faut maintenant un papa pour toute chose, et des barrières autour des piscines privées (pour 30 accidents mortels par an, contre 20 000 — oui, 20 000 accidents domestiques divers !). J'aurais dû investir dans les barrières ou dans les ronds-points bretons, tiens : je serais plein aux as.
On se croirait en Suisse, ici
Papperlapapp, tisane Ricola
J'avais adoré GROUNDINGS, en 2004, sur le naufrage de la Swissair. Beaucoup moins RIESENBUTZBACH l'année dernière. La dernière création avignonnaise de Christoph Marthaler, PAPPERLAPAPP, sur Arte l'autre soir, me laisse perplexe. Quelle tisane !
L'ironie et l'humour décalé sont toujours là, quoique d'un esprit moqueur assez convenu, les chants toujours fabuleux, mais cette visite du papal à tous les étages est interminable ! C'est du Jérôme Deschamps, en plus intello, mais au ralenti, à 3 images/seconde au lieu de 24… en dépit de quelques beaux passages.
Quant à ma critique, elle est d'un banal, monsieur ! Il est vrai que n'ai pas assez dormi cette nuit. J'aurais dû me repasser le spectacle.
Vous trouverez ici un papier plus complet.
Pas d'accord mais un peu quand même
La gauche en marche
Ah ! Comme je me réjouis d'entendre tel chauffeur de bus ou telle employée de supermarché reprendre l'antienne à la mode : "S'il faut travailler deux ans de plus avant la retraite, on le fera, on n'a pas le choix !", en dépit d'ailleurs de plusieurs analyses à contre-courant d'économistes ou d'experts (affreusement gauchistes, certes !) qui courent sur la toile !
Moi qui croyais que le progrès humain consistait précisément à se débarrasser du poids de la nécessité et d'échapper au tripalium (l'instrument de torture romain qui a donné le mot "travail") !
Echapper au labeur, au labour, pour enfin se consacrer à soi-même et au monde !
Il est vrai que quand on écoute le bon François Hollande, comme ce matin à France Inter, développer des arguments extrêmement pointus comme "Pas d'accord mais un peu quand même et tout est la faute du gouvernement mais il ne faut accuser personne…" On comprend une certaine désaffection du populo pour la chose politique. De toute façon, s'il en redemande, le populo, eh bien qu'il aille se faire tripalier !
Système métrique
Relevé dans le dialogue d'un documentaire :
Le Fabius Maximus (vers 300 av. JC) : — L'armée d'Hannibal est à moins de 150 km de Rome !
La pataugeoire à Bertrand
Je suis quand même retourné dans le mini bassin de la piscine de bord de Seine, histoire de faire semblant de nager avec mon beau bonnet jaune citron.
J'ai pensé à not' bon maire de Paris, qui aurait dit un jour "Je ne suis pas sûr de me représenter". Quel dommage ! Après avoir pollué cette ville en paralysant le trafic (sans alternative sympa), après l'avoir en moult endroit défigurée en remplaçant de belles perspectives par des alignements de bagnoles en milieu de chaussée, multiplié les feux rouges et les gymkhanas dangereux pour piétons et cyclistes… (Les mecs qui ont dessiné ces tracés ne sont jamais montés sur un vélo, c'est clair !)
Quel dommage ! On dirait que les Verts ne peuvent pas à la fois pédaler et réfléchir…
La mort de Giraudeau
m'attriste. En revoyant hier soir une collection d'interviews qu'il avait données, (sur France 5 je crois), je me dis que nous avons perdu un mec brillant, doué, plein de charme, engagé, qui me faisait penser à Gérard Philippe. Ça nous rajeunit pas.
… et de Laurent Terzieff
Je viens de regarder une excellent docu d'Arte (Léon Desclozeaux réalisateur) sur cet excellent homme, qui aurait eu encore bien des choses à nous apprendre sur le théâtre, et qui dans l'ombre poursuivait un chemin d'exigence hors du commun.
La pensée du jour :
Si, comme le dit Einstein, le temps n'existe pas,
qu'est-ce qui s'est passé après-demain ?
Je vous avais promis de ne pas parler de la Belgique, dont c'est aujourd'hui 21 juillet la fête nationale (Ah ah ah !).
J'ai tenu parole.
Bons clapotages, randonnages, repos et pots ! Bon été !
Votre ami dévot