18 février 2023

Quant aux retraites, n'en parlons pas !







Quelques idées dans le désordre, aujourd’hui. 

Je vous livre le paquet et vous laisse trier :



Je brûle des feux rouges


L’autre samedi, rêvassant comme il m’arrive, je traverse une rue déserte éclairée par un timide soleil d’onze heures, sans même m’aviser prudemment de la couleur du petit bonhomme — était-il vert, était-il gris, était-il vert-de-gris, disait Jehanne qui en avait connus des petits bonshommes — celui-là en vérité devait être rouge de colère, car une cycliste encore jeune, à contrejour et surgie du néant (de sa bien pensance, voir plus loin) passe derrière moi en grommelant : « Je croyais qu’il n’y avait que les cyclistes qui brûlaient les feux rouges ! » Inconséquent que j’étais, j’avais brûlé à pied un feu rouge sans m’en apercevoir ! Et pis que cela, j’étais censé représenter le bougon de service qui sur toutes les antennes et dans toutes les soirées et accoudé à tous les zincs, maugrée : « Et les cyclistes, y brûlent les feux rouges ! »


Si elle savait comme elle se trompait : j’ai toujours brûlé des feux rouges, à pied ou en vélo ! Pas systématiquement, bien sûr : quand on peut le faire sans danger, sur les petits croisements, pas aux grands carrefours, pas quand les flux de circulation sont incertains, pas sans visibilité, pas quand ça risque de surprendre des passants ou d’autres usagers de la route ! Je tiens sans doute ça de ma mère. Un jour, grillant un feu à bicyclette sur un rond-point désert, elle répliqua au représentant de la maréchaussée qui l’avait chopée « Oh excusez-moi, je vous avais pas vu ! »

Je suis pas « les piétons », poulette. Ni toi « les cyclistes ». Et je suis un trop vieux Parisien pour me convertir maintenant en citoyen Helvète ou Germain, c’est trop tard…


En revanche je m’autorise aussi certaines généralisations : je trouve que trop de mes condisciples motards se conduisent comme des abrutis dangereux ! Chacun son ostracisme (ou ses contradictions) !

Dernière minute : j'ai vu deux cyclistes qui s'arrêtaient au feu rouge mais je ne les dénoncerai pas.







Le sexe des Ibères


L’Espagne vient de voter une loi qui permet de changer de sexe à l’état civil sans justificatif dès 16 ans. L’Espagne, (qui est souvent si belle hélas) a toujours été en pointe : cultures intensives, serres andalouses, exploitation des saisonniers immigrés, bétonnisation de la Costa Brava, plus récemment « ouvrages d’art routiers » dans les Pyrénées, échangeurs géants à Madrid, immobilier pléthorique et éoliennes. 

Il faudra que la France fasse quelque chose pour dépasser les Ibères en modernité. Je propose qu’à notre tour nous considérions le « ressenti » du citoyen comme prioritaire. Ce pourrait être sur la profession, cette fois. Par exemple : mon plombier a toujours regretté de ne pas être un chanteur lyrique. Ma sœur a toujours regretté de n’être pas crémière (pour battre le beurre bien sûr) et Roro voulait être magnat du pétrole. On pourrait comme ça inscrire leur métier « ressenti » sur leurs passeports. Ce qui en plus, déjouerait les amertumes du populaire et éviterait les révolutions.


Mes pittos à moi


J’ai quelques personnages pittoresques autour de moi. J’ai décidé de les appeler les pittos. En voici trois, c'est cadeau :



1. La dame aux chats. Elle a décidé de consacrer ses journées aux chats du voisinage de l’immeuble ; elle s’assoit sur un banc, dans la cour, sort ses écuelles et reste des heures. Qu’il neige ou qu’il vente, car elle est à l’abri.




2. L’homme sur le départ. Il a une tête entre le Moïse de Michel-Ange et le Boudu de Renoir (incarné par Michel Simon en 1932). Son truc à lui, c’est de collectionner les valises, les sacs et les paquets. Il porte une sorte de chapka, un parka, un pantalon en guenilles et il attend. Sur le trottoir du boulevard. Comme si un train allait passer. D’ailleurs, qui sait ?





3. Le fumeur du balcon. Il est pas grand, son balcon. Pourtant je le vois dès 8 h et jusque tard le soir, roulant et fumant ses clopes, toujours avec le même blouson d’hiver noir et blanc, le même bonnet noir, quelle que soit la météo. Je suppose qu’il rentre parfois, mais par exception ! Soit il vit avec quelqu’un qui ne supporte pas la fumée, soit il ne veut pas se polluer,… mais alors ????






Sur le front du langage (la Vie des mots)


J’apprends avec joie que les internautes qui causent de leurs animals sur les rézosocios s’appellent des petfluencers ! Comme c’est joli ! Avec le Chat GPT (prononcer à l’anglaise svp !), nous voilà bien regonflés.


Petits dérapages récents de lettrés :


« Pour son nouvel héros, Walt Disney…(etc.) » (Gérard Miller). 

« Est-ce que la question n’est-elle pas… » (journaliste à… l’Incorrect !)

« sous la grandalle de la Villette » (journaliste culture sur la 2)

« Les débats sont touleux » (Stephane Bern)

« Je ne sais pas qui est-ce » (Guillaume Erner, assez coutumier des fautes de français à l’oral, sur France Cul)

Un nouveau pli très tendance :

« C’est un rituel qui date depuis… » (journaliste BFM)


Les clichés en hausse :


« C’est pas une option »…

« marquer le pas » (qui semble d’ailleurs dire… exactement le contraire) 

Heureusement : depuis qu’on a remplacé « transports » par « mobilités », je sens que nous vivons une époque moderne. C’est « satisfaisant », comme dit un ado que je connais !


De l’influence de l’écrit sur la prononciation ! (et réciproquement)


Le mot couenne, par exemple, se prononçait ordinairement kouann, et d’ailleurs se pouvait trouver sous la forme couane ou coinne (Littré). La version kouênn s’entend maintenant communément (et, lis-je, est ainsi prononcée dans d’autres pays francophones).

Il en est de même pour cresson, passé de kreu [ǝ] - son, comme on disait chez moi rue de Reuilly, à kré [é] - son.  

Quant à gageure, (en principe g+u = g dur et g+e = j ), elle rime maintenant souvent avec horreur malheur

Ben à l’oral pour bien, fait hésiter les nouveaux écriveurs, qui n’entendent plus le in dans agenda ou appendicite (j’en ai déjà parlé supra). Du coup on trouve maintenant ben mon vieux orthographié bin dis donc. (Pan sur mon museau : j’avais oublié que menthol lui aussi souffre de la même règle et se devrait prononcer min-tol…)

Je te cause pas de magnat, qui se prononce comme pugnace (pug-nass) mais pas comme magnanime ! Trop calé pour les michetons !


Vous cassez pas le fion, les aminches : les dicos gobent tout, à c’t’heure, et leur rôle n’est que d’enregistrer les usages, même si ceux-ci ne datent que d’une semaine et demie ! Va faire le cador, après ça : j’ai arrêté de jouer au scrabble, moi, je retourne à la belote. D’ailleurs : scra-bl ou scra-beul ? You tioub ou you-tub’ ?


L’expression interdite


Avec mes impôts, le gouvernement a financé un spot télé qui moque ceux qui, un verre d’apéro (alcoolisé) à la main, claironnent « A votre santé » ! De quoi j’me mêle ?



Lame, idées, veaux / Oh tes maldives / Avide mollet 

(et autres calembredaines)


La gallinette est une poule naine… ou un poisson !


Je suis amoureux de ma volaillère, aux yeux bleus, du marché. Malheureusement, plus ça va, plus elle a une voix de poissonnière : je ne sais plus quoi penser ni quoi acheter.


Priorité au direct : le gouvernement prépare d’importantes déclarations sur la Culture, par le biais du Ministère :


(Non, je plaisante.)


Il paraît


Il paraît que l’élevage des lapins, c’est pas terrible. L’avantage, c’est qu’avec tous les antibiotiques qu’ils ingurgitent, un seul civet et on est vacciné contre la myxomatose.


Il paraît qu’avec la vodka, de nos jours en Russie on voit plus de Russes noirs que de Russes blancs ?


Il paraît que grâce à la réduction de la vitesse à 80 km/h, 349 vies ont été épargnées. Et c’est pô facile d’isoler les variables dans ce genre de résultat. Il sont forts, ces statisticiens de la Sécurité routière ! D’ailleurs, il serait urgent, après la vitesse et l’alcool au volant, d’extirper les principaux responsables d’accidents de la route. Ce sont les 18-34 ans. Concluez vous-même.


L’autre matin, Roro a commencé à me tenir la jambe et à me prendre la tête ; du coup je me suis cassé la gueule. (Oh j’ai honte)




Doit-on vraiment fair confiance à ce A.Sassin ???



Les menteuses


J’étais d’accord avec Sandrine Rousseau qui est pour moi, comme vous savez, une manière d’idole, quand elle affirmait qu’il fallait croire a priori la parole des femmes quand elles s’affirment victimes. Avant même analyse. C’est vrai que les mâles sont beaucoup plus tueurs que les meufs, c’est prouvé (et beaucoup plus victimes également, d’ailleurs), mais tout de même, quelle ne fut pas ma consternation quand je rencontrai dans les chroniques des crimes et délits l’histoire de toutes ces menteuses que voilà (faits dûment jugés ces dernières années devant les tribunaux)…


L’une poignarde et étrangle, plusieurs empoisonnent, une démembre, une scalpe (!), une tue à coups de maillet, incendie, — détails sans importance — mais toutes mentent, manipulent, inventent et prennent des poses, ce qui est quand même très décevant ! On retrouvera facilement sur la toile le détail de toutes ces affaires :


Camille A., en Haute-Saône, Nicole Z., dans le Loiret, Nadine A., dans le Var, Touria R., au Mans, Delphine P., dans l’Oise, Océane, à Mourmelon, Sophie M., à Toulouse, Chaffat A., en Charente, Liliane P. à Belfort, Geneviève M. à Antibes, Audrey L. à Sète, Jocelyne B. un peu partout, Béatrice de Grenoble, Geneviève S. de Bruxelles, Patricia D. de Nice, Marie-José M. de Mirepoix, Aline A., en Alsace, Jamila B. de bourg-en-Bresse… Sans compter l’ineffable Myriam B. qui dans l’affaire d’Outreau a quand même réussi avec son baratin à envoyer quelques innocents en prison… 


Sandrine serait-elle aveuglée par sa magnanimité féministe ? Sans le faire exprès, naturellement ?





Les pensées d’Orelsan


(Notre nouveau jean-Claude Vandamme, qui avait déclaré, ne l’oubliez pas : 

« Si on enlevait l’air du ciel, tous les oiseaux tomberaient par terre ») 


" Faut pas faire un enfant avec les personnes que tu connais pas bien " 


" Nouveau survêt’, je suis sur mon trente-et-un, c’est pas l’trente-et-un "


" Si c’est marqué sur internet, c’est p’t-êtr’ faux, mais c’est p’t’êtr’ vrai " 


" Ma chérie préfère l’alcool que (sic) moi "


" J’pensais qu’la science allait nous sauver mais j’ai d’moins en moins confiance au (sic) progrès "


(Extraits des chansons Baise le monde, Basique, Bébéboa)


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Ce sera tout pour cette fois, chers amis. J’ai tenu ma promesse : 

On n’a pas parlé des retraites !


Et comme disait Euripide dans Marianne :

Parle si tu as des mots plus forts que le silence, ou garde le silence.

(Hum ! Pour moi c’est trop tard !)