"Vous êtes inquiet ?"
C'est la question fondamentale que la journaliste (formatée) de service posait aujourd'hui au journal de 13 h sur FR 2, au Président des "Directeurs au Service des Personnes âgées". Non pas "Comment résoudre le problème" ou "Comment analysez-vous cette question ?", non ! "Vous êtes inquiet ?"
Très intelligemment, l'interrogé a précisé qu'il n'était pas là pour parler de ses états d'âme (qu'il garde pour ses amis)…
Voilà qui est parfaitement symptomatique de l'époque des nounours, des bougies, des marches blanches et des hommages émus. On ne pense pas, on ressent. On ne résout plus un problème, mais un "souci".
Exemple : je suis sympa, j'ai bien voulu applaudir au balcon le travail des soignants le premier jour. J'ai donc applaudi. Mais je me suis demandé combien d'applaudisseurs étaient descendus ces derniers mois dans la rue pour défendre le statut de ceux-ci et réclamer des conditons décentes de travail, de personnel et de salaire pour les agents des hôpitaux, malmenés depuis des lustres… C'est mon vieux côté sextante-huit, mais je suis fatigué des colibris et des nounours !
Dansons la quarantaine
Nous avons fait un bond lexical immense, en appelant "confinement" une disposition que l'Histoire nous avait léguée sous le nom de "quarantaine" (en italien : quarantena)… Tout fout le camp, je vous dis !
31 226 morts, une paille
31 226 morts, c'est le nombre de victimes, rien qu'en France, de la "grippe de Hong Kong" qui a sévi entre 1968 et 1970. 1 million de morts dans le monde.
Dans l'indifférence générale. D'ailleurs je ne m'en souviens pas du tout.
On était moins chochottes, dans ce temps-là…
Sources :
Petit précis de com gouvernementale en cas de virus
Ne dites pas (20 janvier)
"Fichtre, ça craint, on 'a rien prévu pour le voyage du virus"
Dites :
"On a mis des affiches dans les aéroports"
(Agnès Buzyn, médecin et femme politique amateur)
Ne dites pas (26 février)
"Tant pis pour les risques, on va pas démoraliser les supporteurs"
Dites :
"Turin c'est pas Milan, Bienvenue aux 3 000 tifosi italiens, et j'y serai !"
(Gérard Collomb, maire de Lyon, un peu hésitant cependant)
Ne dites pas (comme depuis des mois) :
"Damned, les services de santé sont déborded"
Dites :
"Circulez, les personnels, soyez pas mal polis et remettez votre blouse"
Ne dites pas :
"Flûte, on n'a pas anticipé, on n'a pas de masques"
Dites :
"Les masques, mes amis, ça ne sert à rien !" (malgré l'exemple chinois)
Et donc :
"Mais ces gens-là n'ont pas la même culture"
Ne dites pas :
"Nom d'une cigarette électronique, c'est trop compliqué !"
Dites :
"Pareil pour les tests : ça ne sert à rien d'avoir un comptage exhaustif" (malgré les résultats de la Corée du Sud)
ou encore :
"Ces Asiatiques sont vraiment bizarres"
Ne dites pas :
"Sacrebleu, on ne va pas sacrifier les élections"
Dites :
"Ça craint pô si vous vous lavez bien les mains"
Ne dites pas :
"C'est pas facile pour la maréchaussée d'attraper les trois connards qui suivent pas les consignes"
Dites :
"On ferme des milliers de kilomètres carrés de nature"
Voilà. Résultat : on se morfond devant ses surgelés en regardant Cyril Hanouna.
Non, je déconne.
Ours bipolaire. |
C'est le printemps
Paris sent bon, ces jours-ci. Comme aux printemps anciens.
Grâce au "confinement", il paraît, d'après France Inter, que les gens s'interrogeraient sur le sens de leur vie. Si si !
Je dois être un génie, moi : en voyant mes parents partir au chagrin tous les jours, j'ai commencé ce questionnement à 11 ans et demi !
Portez-vous bien et je vous en supplie, arrêtez le pangolin et la chauve-souris.
Je vous encoude,
L'Ami dévot
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