22 juin 2020

Les Mystères du Secret de la Vérité cachée





Les Mystères du Secret de la Vérité cachée 

Naturellement, ce titre ne mène à rien, sinon à l’air du temps de nos chers médias un poil racoleurs, y compris les plus culturels, comme Arte (1) ou France 5 (2) J’espère ainsi faire monter la popularité de La Mie, qui ne twitte ni ne facebouque ni n’instague, ni ne snappe. Et donc ne peut multiplier impunément ses faux-lovers.
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(1) : Les Secrets des fleurs sauvages, le jazz une arme Secrète, le Secret des lignes de Nazca, les petits Secrets des grands tableaux, le grand Mystère des mathématiques, Mystérieuse Arabie, les Mystères croates de Jules Verne…
(2) : Le Paris mystérieux, le Mystère Elena Ferrante, le Mystère Harpon, le Mystère Jeanne Calment…

Bords de Seine, square du Vert-Galant



Les vacances sont finies ! 
Version rose bonbon

Bon, c’est un semi-retraité paisible, sans jardin mais avec balcon, qui vous le dit, certes. Mais à part les marchés de plein air et les fleuristes, je n’ai pas ressenti de manque particulier pendant l’épisode confiné. Sauf deux séjours à la mer reportés avec des êtres aimés. Merci aux (pourtant fâcheuses) technologies de communication qui m’ont permis de rester en lien. 
Jamais vu Paris aussi beau ! J’ai même vu des geais, des mouettes fines à tête noire, des bergeronnettes hoche-queue et pas mal d’hirondelles ; j’ai mieux entendu le cri aigu et moche des perruches et le chant sublime des merles. Même les piafs parisiens reviennent ! 
Aucune impatience de retrouver les restaurants que je ne fréquente qu’avec parcimonie (quand elle est là)…, car (en toute modestie) j’y mange huit fois et demie sur dix moins bien que chez moi. De même, j’ai peu de goût pour les endroits saturés de musique et de monde et j’évite les troupeaux. En réalité je pourrais comme Alceste « chercher sur la terre un endroit écarté / Où d’être homme d’honneur on ait la liberté » mais comme le faisait remarquer Boby Lapointe « tout est loué depuis Pâques alors qu’est-ce que tu veux faire ? »

Ce n'est pas un montage : ce bâtiment existe (Paris 20e)


Les vacances sont finies ! 
Version grisâtre

Bagnoles et motocyclettes de nouveau ont envahi les chaussées, ça refait du potin, ça re-pue, les chantiers re-marteau-piquent et les foules avides d’un peu d’oxygène viennent me respirer sous le nez. Hidalgo-mon-amour en profite pour imposer les pires solutions comme les avenues divisées en couloirs livrés aux dangereuses trottinettes — ah il faut voir la rue de Rivoli avec ses bornes jaunes en plastique ! Je ne parle pas des douze arbres abattus en bas de chez moi alors que d’un air doucereux elle prétend verdir le monde ! Les journaux télé se réjouissent de la réouverture des boutiques de tourisme qui vendent ces objets immondes fabriqués en Chine, et c’est le grand retour de la pub omniprésente, abêtissante, abrutissante !
Dans le bois de Vincennes où j’étais encore hier matutinalement, c’est le retour des joggeurs haletants vissés sur le cadran de leur montre connectée, et des grappes de vieilles ahanantes, essaient à coup de bâtons de ski tendance, de rattraper leur pauvre jeunitude perdue à jamais,… C’est touchant mais ça fait peur !
Et les chiens — mais où étaient-ils passés ? Des hardes. Misère affective du bon peuple ! J’aime les chiens : ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. C’est con, ça pue et c’est servile, mais c’est mignon, doux au toucher et on est sûr d’être aimé !

Qu’est-ce que je vous disais la dernière fois ? Au fond rien n’a changé : on nous reparle de croissance,  les avions piaffent d’impatience, les fabricants de bagnoles attendent leurs milliards, les professions inutiles ou superfétatoires ne sont guère remises en cause, Jacques Attali (le spécialiste de tout) a encore tout compris et le personnel de santé attend toujours des moyens dignes de ce nom… Quand les coachs de n’importe quoi et les petits-chefs seront devenus pépiniéristes, libraires ou boulangers, la civilisation aura fait un grand pas.

De quoi rire

Allez ! on a bien rigolé avec toutes ces décisions ubuesques : les masques, inutiles-mais-pas, les marchés fermés ouverts et les marchés ouverts fermés, les parcs et les plages devenues dangereuses sauf pour-ceux-qui bougent donc qui éructent et suintent (!!!!), les pistes cyclables provisoires de banlieue larges comme des autoroutes (et vides, d’ailleurs) mais qui provoquent des jolis bouchons puants, la médaille en chocolat pour les valeureux soignants et… Nicole Notat, syndicaliste pro-Medef nommée au pilotage du Ségur de la Santé !

Allez, pour sortir de ces temps poisseux, je vous propose une parenthèse récréative, une pause ludique :

La page détente de l’Ami dévot



"A mon seul désir" : j'ai enfin terminé mon grand puzzle !

Mots démis

Il y a longtemps que je rêvais de fabriquer une grille de mots croisés dont chaque mot aurait exactement la même définition. Je me suis fait aider par (avis aux enseignants) l’excellent site educol.net. C’est sans doute introuvable, mais amusant. Si néanmoins vous êtes saisi par la grâce, envoyez-moi la grille remplie. Le premier recevra un dénoyauteur de pois chiches et les trois mille bonnes réponses suivantes une cuiller à aligot.



Petit couizz amusant
(réponses au prochain numéro)

1. J’extrais ce dessin d’un remarquable ouvrage de Mickaël Launay que je vous recommande vivement car il ouvre, grâce à un voyage en Mathématiques, des horizons philosophiques inattendus : « Le Théorème du Parapluie ou l’art d’observer le monde dans le bon sens » (Flammarion, 2019)
La question est : sur cette échelle, où placez-vous un million ? (ça a l’air fastoche)



2. Une question d’Histoire, de Mme Sanapa, de Sens :
Pourquoi ne s’est-il rien passé entre le 4 et le 15 octobre 1582 ?

Anne d'Autriche


3. De M. Poirot, à Lille : Quelle était la nationalité d’Anne d’Autriche (1601-1666) ?

4. De Mme Sucre, de Cannes : A qui fut attribuée la première license française de pilote d’avion ?

5. De M. Patay, de Foix : Que veut dire OTAN ?


Charles VII après avoir rencontré Jeanne



La vie des Mots

Les expressions tendance :

Depuis que « mobilités » a remplacé « transports », je n’ose plus prendre le bus.
On entend de plus en plus, à la question « pourquoi ? » une réponse qui commence par « car ». Bizarre. A cause des mobilités ?
C’est cousu de fil blanc : pour n’avoir point maille à partir avec la concurrence qui voudrait le battre à plates coutures, le journaliste avisé se gargarise aujourd’hui de l’expression « En découdre ». Expression qui tirerait son origine de la chasse à courre, ce qui n’est pas politiquement correct et pourrait être puni de « déboulonnage ».
Que celui qui n’a jamais fêté « les » un an de quelqu’un ou de quelque chose jette la première pierre (qui s’appelait Simon…)
Encore un automatisme à la con qui nous vient probablement de l’imagination fertile des dialoguistes pour teenagers :
« Et la bonne nouvelle, c’est… »
Gain de temps considérable : en cette époque pressée, on gagne un temps fou en disant « Vingt-quatre vingt-quatre » à la place de « vingt-quatre heures sur vingt-quatre ». De même « Tous les soirs, c’est la même » pour « C’est la même chose ». Va savoir pourquoi, cette coquetterie ne me défrise pas trop. Je suis imprévisible, parfois.


Liaisons dangereuses : 

La liaison décalée d’un mot se développe à vitesse grand V :
« Au point qu’il vaut mieux t’y réfléchir » (Renaud Dély, Arte)
« Le verdict aurait été t’encore tout autre » (FR2)
« Il doit bien t’y avoir… » (La 5)
« … ou je ne sais quoi z’encore… » (un spécialiste)

Notre-Dame est à la campagne


Les nouveautés :

Cluster et Présentiel, très joliment portés ces temps-ci avec une petite robe portefeuille satinée.
Le slogan les plus platounet du siècle : « L’esprit d’ouverture »… pour France Culture. Sans humour ni invention ni distance, mais bien adapté à cette radio qui surfe un peu beaucoup sur les courants d’air… du temps venus d’outre Atlantique !
Infantilisation : Avez-vous remarqué qu’on ne dit plus « Je vais chercher mes Enfants à l’école » mais « Je vais emmener mes P’tits bouts au parc… » ?
C’est « de ouf », non ?

Culture :

« On collabore ensemble » et
« Je me suis basé à partir de son travail » (Lorant Deutsch, auteur de Romanesque, la folle aventure de la Langue française, Michel Lafon édit.)

Et n’oubliez pas que, d’après la télé, « tout rassemblement collectif » est interdit.

Les noms qui me font rire :

La marque Poltronesofà
Albert (Corinne, Stéphane, Thierry…) Chicheportiche
Thomas Vampouille
Liseron Boudoul
Guénola Hesdin de Méherenc de Saint-Pierre 
Noémie Naguet de Saint-Vulfran
Nathalie Palanque-Delabrouille

Quelques perles des Assurances pour la route :

"Je vous adresse comme convenu mon constat amiable. Pour être sûr de ne rien oublier, j’ai fait des croix dans toutes les cases."
"Ne pouvant plus travailler à la suite de mon accident, j’ai dû vendre mon commerce et devenir fonctionnaire."
"Ma voiture gênant la circulation, un Portugais m’a aidé à la mettre sur le trottoir, ainsi que ma femme qui rentrait de son travail."
"Je conduisais depuis quarante ans lorsque je me suis endormi au volant."
"J’avoue que je n’aurais pas dû faire demi-tour sur l’autoroute avec ma caravane, mais j’avais oublié ma femme à la station-service."

(Le Bouquin de l’humour involontaire, J-Loup Chiflet, Robert Laffont édit.)



L'Etranger

Oh j'allais oublier : France Inter a diffusé récemment (dans l'Heure Bleue de Laure Adler) quatre extraits de l'Etranger de Camus lus par l'auteur lui-même (en 1952), suivis d'analyses d'intellectuels dignes d'intérêt. Quand j'avais 16 ans, je me souviens avoir calé sur cette première phrase du roman qui ne passait pas : "Aujourd'hui maman est morte ou peut-être hier, je ne sais pas." Cette fois c'est en écoutant la fin de ce roman que j'ai été absolument bouleversé. Ces émissions sont accessibles sur le site de la radio.




Que les anges de l’humour et de la bienveillance accompagnent ton début d’été, fidèle suiveur !












































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