L’Ecologie est une affaire trop grave pour être confiée aux écologistes
Pour paraphraser Clémenceau, qui disait ça de la guerre et des militaires, il faut bien reconnaître qu’avec nos nouveaux gentils redresseurs de torts (durables et bien-pensants), on est servi !
Entre l’ennemi des arbres de Noël, le pourfendeur de chaufferettes, l’interdiseur de foot à l’école pour les garçons et la bétonneuse de l’Hôtel de ville, on pourrait croire que la solution est toujours la surenchère, et que tout est simple.
Le problème, c’est qu’en vérité tout est compliqué.
Tiens, à Paris, par exemple…
Quand j’étais gamin, pédalant dans un Paris noir, parmi les puantes bagnoles à l’essence au plomb ou au diesel sans pot catalytique, au milieu de la fumée des usines qui noircissait les arbres, je rêvais d’une ville verte avec des pistes cyclables et tout le saint-frusquin.
Mais pas d’un capharnaüm dangereux d’autoroutes à trottinettes et à vélos (souvent désertes), pas de blocs de béton ni de bornes jaunasses en plastoque… Pas de places défigurées et bétonnées, d’arbres éradiqués pour cause de travaux tous les cinquante mètres, de mobilier urbain hideux, inconfortable et pseudo post-moderne (1)! Pas de chaussées non entretenues, de poteaux à trottoirs, de bouchons à SUV coincés sur les quelques grands axes qui demeurent…
Rien n’est simple.
Tiens, l’électricité, par exemple
Quel est le bilan écologique d’une éolienne avec des fondations de béton plantée sur un terrain agricole ? Et en dépit des réglementations, comment la recycler en fin de vie ?
Quel est le bilan social de la production des panneaux photovoltaïques ?
Tiens, ma boutanche de pinard
Quel est le bilan écologique et énergétique du recyclage « vertueux » des flacons en verre, contre une collecte et un nettoyage des bouteilles par exemple ?
Tiens, ma chemise, par exemple
Par confort personnel et par goût du « naturel », je ne porte que des liquettes et des calbutes en coton… Hu hu ! La culture du coton est la plus polluante de la planète (engrais, pesticides et traitements divers) et il faut, lis-je, « 2700 litres d’eau pour produire un chandail » (3 fois plus que pour un kilo de maïs) ! Dans la moitié des régions productrices, par irrigation…
Sans compter qu’il faudra beaucoup de porte-conteneurs à fioul lourd pour transporter mes chaussettes (dioxyde de carbone, dioxyde de soufre, oxydes d’azote, métaux lourds, particules ultrafines… miam…)
Tiens, pour éviter le papelard, j’envoie un courriel
Ben non ! L’industrie du papier a fait, paraît-il, de gros progrès sur les rejets (et en principe utilise à 60 % des chutes de bois et des cartons recyclés)…
Quand à nos requêtes internet, elles brûlent par an et par personne des millers de tonnes de dioxyde de carbone ! Re huhu !
Tiens, y en a des qui croivent que seuls les Humains s’entrecastagnent pour autre chose que la bouffe, et pas du tout les animals !
Désolés de vous décevoir, amis angéliques, mais le monde, c’est pas Disneyland. Les groupes de singes, par exemple, s’attaquent tribu contre tribu, et plutôt méchamment. Et on a dénombré 119 races de mammifères qui vont égorger joyeusement les moutards de leur voisine pour pouvoir les saillir (voir ce mot) ! On sait par ailleurs qu’il vaut mieux séparer une lapine de ses petits si on ne les veut point voir bouloter par icelle. Ce monde est non seulement complexe, mais sans pitié. Comme Poutine.
https://www.sciencesetavenir.fr/animaux/infanticides-en-serie-chez-les-mammiferes_18470
Alors je ne mange plus que du « naturel ». Na.
Une pincée de cyanure, un zeste d’amanite phalloïde à la belladone avec une sauce au laurier rose, un soupçon de ricine au manioc cru avec quelques feuilles de rhubarbe et du muguet (si si !)
Et c’est pour ça qu’il faut augmenter le prix du stationnement en ville et se passer d’une jolie promenade en voiture avec un peu de musique suave un jour de printemps ensoleillé.
Personnellement, j’ai arrêté le Coca-cola et apparentés depuis ma naissance (sauf en cas de gastro), car toutes les bulles du Coca et des boissons pétillantes, c’est du gaz carbonique !
En plus, comme dit Roro, je suis pas totalement opposé au réchauffement climatique parce que des palmiers sous ses fenêtres pour changer des marronniers, ça serait pas mal. Par contre et en revanche, je veux des oiseaux et des rivières où se baigner proprement.
Rien n’est simple.
De la mesure en toutes choses
Les Etazuniens sont obsédés par les superlatifs : il leur faut le patron le plus rupin du monde, le bateau de croisière le plus maousse, il faut qu’un film soit le plus ouf « de tous les temps » (donc y compris sous les Pharaons), et surtout qu’il ait fait le plus de millions de dollars.
C’est pourquoi leurs pizzas sont si grandes.
Et leurs gratte-ciel, leur agriculture extensive, et leur sites d’extraction de pétrole et de gaz. Un peu comme Poutine dans son genre.
Attention, ça s’attrappe : nous avons les champs interminables et désespérants de la Beauce, certes, les usines à poulets, les cochons bretons, Hidalgo, mais les Espagnols, leurs kilomètres carrés de serres andalouses, d’oliviers, d’éoliennes et de béton !
En vérité je vous le dis, le sens de la mesure n’est point la chose du monde la plus partagée, comme me le sussurait dans l’oneille Louis XIV avec son palais de Versailles et Napoléon avec son empire.
D’ailleurs dès qu’il y a une idée dans l’air ou un combat « sociétal » (mais qui a inventé ce mot ?) à mener, ça déborde, ça diffuse, ça dégouline !
Le résultat, c’est que trop c’est trop, et trop de trop tue le trop.
Petites nouvelles de la connerie ordinaire
🤪J’apprends que Disney renonce aux sept nains pour le live en préparation de Blanche-Neige et les Sept Nains… pour ne pas stigmatiser les personnes de petit format.
Détails ici :
🤡 Universal vient d’abandonner un projet de remake de Laurel et Hardy suite à une plainte du Syndicat des Maigrichons. Le producteur a décidé de changer son fusil d’épaule et proposé l’intitulé « Et Hardy ». Hélas, l’Amicale des Gras-du-bide leur a fait savoir qu’il était hors de question de stigmatiser les bedonnants.
N. B. : Il se cache un bobard (fake news) parmi ces nouvelles. Sauras-tu le retrouver ?
🤔 J’apprends que Télérama remplace son personnage d’Ulysse par une figure féminine, Pénélope, avec un dessin toujours aussi moche. La cause des Femmes fait de grands pas, ces jours-ci !
🤣 Sciences Po a supprimé l’année dernière l’épreuve écrite de son examen d’entrée pour favoriser l’intégration. Remplacée par un oral et le dossier scolaire (quand même). Hum ! Bientôt une épreuve sur la couleur de la cravate ou du t-shirt.
👍🏼 Police des cheveux
Un groupe militant pour le climat (FFF) allemand interdit à une artiste blanche de venir les soutenir. Celle-ci en effet porte des dreadlocks, des cheveux-qui-font-peur (mèches emmêlées négligées mais exprès), sous prétexte « d’appropriation culturelle », ce nouveau concept à la con qui fait les délices de la jeunesse généreuse. Ce qui est drôle dans l’affaire, c’est que pour discuter cette décision, des bonnes âmes nous expliquent que non, en vérité, le dreadlock a précédé les rastas, qu’il existe depuis 2500 ans, que les Mexicains, etc… Discutaillant sur le bien-fondé ou pas du portage des tifs de la pétoche, ils confirment le délire de l’appropriation culturelle.
🐌 Nos amis les Corses ont bien raison de foutre le bordel suite à l’assassinat de leur protégé assassin de préfet : le gouvernement, pour cause d’élections immentes, est en train de se coucher. Force est à la force !
👠Sandrine Rousseau ne cesse de m’émerveiller. Elle a toujours une longueur d’avance sur les progrès sociétaux (mais qui…? bon bref) majeurs. Sa dernière trouvaille : proposer un délit de non-partage des tâches domestiques. Allez : un keuf à la maison pour couronner les délires écoféministes légers et bienveillants. Je ne peux réprimer un début d’érection, Sandrine. Malheureusement, je suis déjà amoureux de Carole de Haas, qui voulait élargir les trottoirs pour éviter la concupiscence des vilains mâles.
Les noms qui me font rire
(moi j’ai le droit, c’est pas de l’appropriation culturelle):
Valérie GUIGNABODET, réalisatrice
Bérengère COUILLARD, députée
Riton DUPIRE-CLÉMENT, acteur
Philippe DE POULPIQUET, grand-reporter
Et n’oubliez pas de voter Hidalgo :
(1) Je fais une notable exception pour les arrêts de bus discrets, bien pensés et aux lignes modernes de l’entreprise (privée !) Decaux.
J'aime bien la capillarité adolescente.
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