La Vie des Mots, Ce que parler veut dire… Chroniques ironiques sur l'actualité, la langue, les médias… Un blog sans métaux lourds et à Haute Qualité Environnementale…
26 juillet 2007
Festival d'Avignon Mode d'emploi
N'oubliez pas vos contrepets (voir Grand jeu de l'été) :
Il vous suffit de les envoyer en commentaires.
Ils n'apparaîtront pas avant la date limite mais j'en ferai mon miel.
En attendant, grappillons courtement vêtus les délices de l'été.
FESTIVAL D'AVIGNON MODE D'EMPLOI
Une cure de Provence délicieuse : déambuler dans les rues festives. Se la jouer cool, attendre la rumeur, surtout, avant de se précipiter à un spectacle du "In", qui fait dans les 25 à 30 euros. Toujours vérifier la durée du pestacle et s'il y a lieu, procéder à une prise de testostérone ou à une transfusion homologue pour tenir les cinq heures (appeler un coureur du Tour de France).
Mais enfin les bars et les restaus sont sympas, la bouffe est plus honnête qu'à Paris et les serveurs plus avenants.
Vous avez dit théâtre ? Ah oui… Mais n'oublions pas les débats de l'après-midi au Cloître St-Louis ou au Gymnase, ou encore les retransmissions de France Culture dans les Jardins du Ceila, au frais, à écouter les soleils de René Char…
Vous avez dit théâtre ? Savez-vous que la piscine de Villeneuve-lès-Avignon et même celles de la Barthelasse sont agréables ? Et j'en connais d'autres encore plus sympa, plus privatives, mais je les garde pour les amis qui me restent.
Théâtre ? Je vous conseille les soirées-buffet des happy few au Potager, celles qui commencent à minuit, surtout quand c'est l'Adami et la Sacd qui organisent : leur traiteur est absolument parfait. Eviter celles du Festival officiel : ce sont des gens qui ne savent pas vivre. Dans les deux cas il y a de jeunes et jolies personnes et quelques artistes. Pour les autres jours, il y a toujours le Bar de nuit du In, que j'ai toujours trouvé sinistre mais qui a ses aficionados. Pour obtenir des invites, heu… flyers, mettez-vous à la colle avec une attachée de presse, un journaliste, Jacques Nerson ou un vrai critique de théâtre.
LE IN
Lorsque, averti par la rumeur, vous aurez soigneusement évité les spectacles de Frédéric Fisbach, artiste associé cette année, vous n'aurez que l'embarras du choix. Mettez un chapeau avec une étiquette "Cherche une place" (découpez l'image ci-dessus). Accrochez une annonce avec votre numéro de portable. Pointez-vous une heure avant et mettez-vous sur la liste d'attente. Buvez un pastis. Vous entrerez (si vous êtes plus de deux, c'est plus compliqué : ventilez-vous ça vous fera des vacances).
C'est ainsi que j'ai pu voir dans la semaine quatre spectacles du In. Et curieusement, le plus intéressant des quatre, c'est le plus pauvre scéniquement ! Comme si, lassé des acrobaties plus ou moins expérimentales de la cuvée "Regardez-moi donc comme je sais produire de la quintessence", nous avions soif d'une cure de simple intelligence…
LE SILENCE DES COMMUNISTES, monté par Jean-Pierre Vincent à partir d'un échange de lettres d'anciens militants du Part Communiste Italien, dissous en 1991. Ont-ils cru au Grand soir ? Quel bilan de leur action ? Comment penser aujourd'hui à gauche les questions liées à la mondialisation et à la disparition de la valeur "travail" comme mode de socialisation ? Comment refuser le repli individualiste ?
Ovation à la fin de la représentation ! Non, pas ovation debout : les amateurs de théâtre n'ont pas encore pris cette crétine manie venue de la télé… Mais un enthousiasme réel : il faut croire que ces questions touchent quelque chose de très présent… Ça vous étonne ?
(Ni chêne ni roseau)
Pour ne pas être tout à fait injuste, évoquons les trois autres pestacles :
NORDEN. Frank Castorf est un génial metteur et ses comédiens sont excellents et pleins d'énergie, mais sa variation sur le Céline de "Nord", à force de montrer le chaos, tombe dedans.
L'ECHANGE. Julie Brochen tente une distanciation et un dispositif scénique à la grecque intéressants mais qui finissent par fonctionner à vide. Du coup le souffle lyrique claudelien apparaît boursouflé.
INSIDEOUT. Sacha Waltz est une grande, et j'ai aimé ce parcours de voyeur-vu sur le moment. Mais fondamentalement, nothing réellement boulerversifiant ni étonnant, outre les poignantes partitions de pure chorégraphie.
LE OFF
Comment s'y retrouver dans les 866 spectacles proposés ?
Première solution : allez tous les voir.
Sinon, fiez-vous aux salles qui d'habitude font déjà pour vous un choix un peu exigeant. J'ai mes adresses, mais vous pouvez aussi choisir plutôt des grosse daubes, il y en a plein place de l'Horloge ou rue Machin-Truc.
Les tracts. Avec un peu de métier, il est toujours possible d'éviter les distributions intempestives.
Je vous conseille "Je l'ai déjà" ou "Je m'en vais tout-à-l'heure" (imparable). Si la fille (ou le mec) est joli(e), un brin de causette ne messied point. Par exemple "Pourquoi monter Le Goût des Autres au théâtre alors que le film est une belle réussite ?"
J'ai découvert un auteur anglais : Lee Hall. Sa CUISINE D'ELVIS est une comédie féroce, sulfureuse et désopilante, jouée ici au ras du texte mais avec une belle efficacité. Grenier de Bourgogne.
Une troupe bien déjantée : Théâtre à cru. Il fallait oser proposer une pièce fondée sur les présentations de saison des théâtres et autres interviews d'acteurs, "JE SUIS…". Vivifiant et bien barré, comme disent les mômes et les bobos informés.
Système Castafiore : ENCYCLOPÉDIE DES TENDANCES SOUTERRAINES. Ouais, rien à dire, ouais, techniquement parfait, drôle souvent, bien tenu, mais heu….
J'oublie EXILÉE SALOMÉE, prose lyriquissime surjouée par une jolie comédienne fatigante, je serais capable de ne pas en dire que du bien. Théâtre de la Tortue.
ET POUR LES PARISIENS
Paris-jazz festival au Parc Floral, lieu magique, se termine le dernier ouikènnde de juillet en beauté (Humair, Marsalis, Valdes, E.S.T.) mais les Quartiers d'été continuent jusqu'au 5 koute. J'y ai vu "Bodies in the urban spaces", je vous montrerai bien des photos mais j'ai pas le droit. Renseignez-vous.
Sinon vous pouvez toujours aller à Paris-plage : une plage sans pouvoir se baigner, c'est quand même vachement excitant, non ?
Votre toujours dévoué quoique estival
Ami dévot
Libellés :
festival d'avignon,
in,
jean-pierre vincent,
off,
silence des communistes,
tracts,
waltz
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Quand tu écris "Frank Castorf est un génial metteur", tu veux dire quoi exactement ?
RépondreSupprimerJe veux dire que c'est pas un faiseur ni un imposteur !
RépondreSupprimergrrr... je me suis mal exprimé : je voulais juste souligné le fait que sans le "en scène" après, "metteur", sonnait un brin étrange.
RépondreSupprimerJ'avais bien compris.
RépondreSupprimerJe trouvais ça justement amusant. Et parfaitement gratuit, je le concède. Encore que les mœurs des artistes…
Je ne le connais pas personnellement.
Great post thankk you
RépondreSupprimer